Le sport français semble remis en question dans ses finalités puisque les moyens indispensables au bon fonctionnement d'un service public national du sport semblent compromis. Il est devenu urgent de remettre en questions pertinentes le sport du XXIe siècle. L'USE de Bordeaux s'efforce d'apporter des clarifications et de formuler des propositions en référence aux trois questions suivantes. Quelles promesses d'un changement? Quelles garanties? Quels clubs?Les chantiers ouverts autour d'une nouvelle gouvernance du sport sont-ils porteurs d'une promesse de changement ou faut-il s'inquiéter des décisions qui vont être prises? Prises par qui et avec quelles garanties pour le sport du plus grand nombre largement porté par les clubs et les collectivités locales? Le sport de haut niveau, avec pour horizon " JO Paris 2024 ", va-t-il jouer contre le sport pour tous dans les territoires et hypothéquer les médiations qui y sont proposées? Quel sera le rôle des médias du sport dans cette remise en question?
Au croisement de la culture digitale et des cultures sportives, le #digisport est-il une opportunité pour combattre les inégalités sociales qui affectent l'accès aux pratiques sportives et aux savoirs sur le sport? Le #digisport est-il une solution pour le plus grand nombre? Et si oui, sommes-nous en mesure de réinventer la communication et l'information par la culture digitale et les réseaux sociaux électroniques? Dans le domaine du sport, s'agit-il d'engager une " révolution numérique " ou plus modestement faut-il s'employer à accompagner une " transition numérique " devenue indispensable pour anticiper le futur du sport et contribuer à son édification?Ce 31ème volume des actes de l'Université sportive d'été réunie à Rouen, en Seine-Maritime, grâce au soutien logistique du club universitaire de l'ASRUC, avec les coorganisateurs habituels des USE: l'UNCU, l'UJSF et la FFCO, dresse sur le #digisport un premier bilan d'étape devenu indispensable.
L'omnisports, une solution d'avenir pour le sport !
L'omnisports n'est ni une alternative au sport de haut niveau, ni une marge du sport et encore moins un modèle d'organisation dépassé. Tout au contraire, le principe de l'omnisports est une composante essentielle du sport et une solution d'avenir. Le maillage des clubs omnisports se trouve d'une part en relation verticale avec les instances nationales (les ministères dont celui de la Jeunesse & Sports, les fédérations unisports), soutenus en cela par leurs propres fédérations multisports, et, d'autre part, en prise directe sur les territoires de proximité en développant de nombreuses initiatives innovantes avec le soutien des collectivités locales. Cependant, les transformations observables dans ce domaine suscitent des inquiétudes, tant certaines ruptures l'emportent sur le dialogue et la concertation. Les clubs universitaires s'interrogent sur le niveau de reconnaissance que leur témoignent les Universités. Selon la FFCO, les clubs omnisports sont une pièce majeure dans l'organisation du sport en France, par delà la spécificité des racines historiques, des itinéraires singuliers et des logiques affinitaires. Au terme des échanges engagés avec la FSGT, la FSCF, l'UFOLEP et l'UNSLL, de fortes convergences se vérifient: sur les projets, les conceptions éducatives, les actions conduites, les valeurs à porter. Ce 30ème volume des Cahiers de l'USE en prend acte. Sans l'omnisports, modèle plus que centenaire et jalonné jusqu'à aujourd'hui d'innovations et de métamorphoses heureuses, qui pourra soutenir que le sport en France a un avenir pleinement assuré?
Monuments du futur, emblèmes des villes et des nations ou fardeaux ?
Avec l'effervescence que suscite la possible réussite d'une candidature prochaine de la ville de Paris pour accueillir les Jeux olympiques d'été de 2024, entre autres événements sportifs majeurs déjà programmés, il n'était pas inutile de consacrer l'Université sportive d'été 2015 à ce thème. La métaphore filée autour des cathédrales du sport, jointe à la ferveur des officiants et fidèles qui s'y pressent nous est soufflée par de fameux gens de plume comme Per Olov Enquist, Christian Montaignac et quelques autres. Le tropisme qu'exerce aujourd'hui le Qatar va-t-il précipiter la bascule d'une religion du sport… à une autre? Par l'intermédiaire de Qatar Sport Investments, le pays mise sur le sport, " seule religion universelle ", selon l'Emir du Qatar, pour construire sa réputation. L'argent des hydrocarbures est devenu roi, dans ces affaires-là, combiné avec des facteurs géopolitiques et des logiques intra et intercontinentales.Pendant quelques jours, conférenciers, intervenants et autres participants ont tenté d'apporter des éléments de compréhension, d'évaluation et de prospective, y compris dans une démarche critique, à propos de questions pour lesquelles, dans les convictions et les réponses exprimées par les parties prenantes, la passion le partage avec la raison, l'optimisme avec le scepticisme, et pas toujours dans des proportions satisfaisantes.
Les sports d'eaux vives sont devenus un atout majeur dans le développement des activités sportives, estivales et de tourisme. En liaison avec les rivières et les gaves, l'édification des stades d'eaux vives est aussi un élément important de réhabilitation et de reconversion de nombreux espaces urbains périphériques et sinistrés. De l'organisation de compétitions internationales à l'initiation sportive des jeunes scolaires, en passant par un éventail de stages diversifiés (préparation olympique, sélections régionales, initiations-découvertes tous publics, etc.) ou d'accueil journalier, ces sites ont un impact sur l'emploi sportif et la vie économique locale. Ils contribuent à l'attractivité des territoires, à la qualité du cadre de vie et à la protection de l'environnement. Seule une gouvernance partagée permet de conjuguer les compétences politiques, économiques, sociales et culturelles, de résoudre les problèmes rencontrés et de mobiliser les ressources indispensables pour promouvoir ces nouveaux territoires sportifs, en France et dans les pays voisins.Réunissant une vingtaine de personnalités compétentes qui sont intervenues face à un public motivé, l'Université Sportive d'Été de l'UNCU a dressé un état des lieux argumenté sur le thème des sports d'eaux vives en liant héritages du passé, problématiques actuelles et défis pour les prochaines décennies. Autre originalité, l'USE a permis de croiser l'analyse des acteurs et décideurs politiques, l'expertise des spécialistes de l'innovation technologique, avec les travaux des chercheurs universitaires, l'expérience des gestionnaires, celle des éducateurs sportifs et des compétiteurs.Quelle ville autre que celle de Pau, à la veille d'organiser les Mondiaux de canoë-kayak en 2017, bénéficiant du rayonnement du Club Universitaire Palois Pyrénées Eaux Vives et du dynamisme de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, aurait été mieux armée pour accueillir la 32ème Université Sportive d'Été?
Le sport est aujourd'hui visité par les techniques d'amélioration des capacités humaines. Des innovations spectaculaires sont enregistrées dans des secteurs comme les nanotechnologies, les biotechnologies, les sciences cognitives, l'informatique, etc. Leur introduction dans le domaine du sport, du haut niveau à la pratique de masse ou de loisir, chez les athlètes valides ou handicapés, perturbe souvent les certitudes et suscite prises de position, interrogations et inquiétudes.
L'actualité du sport, à ses différents niveaux d'engagement et de pratique, suscite bien des interrogations. Les dirigeants des clubs, des comités et des ligues, des fédérations également sont souvent confrontés à des situations qui les font douter de l'efficacité de leur action. Jadis omniprésent dans la modernisation du sport en France, l'État était devenu un État animateur et partenaire du mouvement sportif et des collectivités territoriales avant de donner l'impression, récemment, de recentrer encore ses prérogatives, les ramenant à quelques missions prioritaires. L'horizon semble s'être peu à peu rétréci, au fur et à mesure que le sport le cédait aux lois du marché, du spectacle, avec la complicité des grands médias, des sponsors et de la consommation.