À quoi ressemble l'être humain que Platon, Avicenne, Darwin ou Beauvoir décrivent, expliquent et théorisent? Qu'est-ce que la philosophie ou le projet scientifique de chacun de ces auteurs nous disent sur l'humain?C'est la diversité des figures de l'être humain que ce Dictionnaire des anthropologies donne à voir. Constitué de plus de cent articles écrits par des spécialistes reconnus, il expose les conceptions de l'être humain propres à des auteurs issus de diverses disciplines: philosophie, psychologie, anthropologie, sociologie, préhistoire ou encore biologie.
Flaubert est, depuis Madame Bovary et pour l'éternité, l'inventeur génial de l'impersonnalité ironique – ouvrant la voie, avec Baudelaire, à notre modernité littéraire. Mais il y eut, avant le roman-culte de 1857, un Flaubert qui, dans l'adolescence, a écrit à la première personne, a sincèrement exprimé, avec une intense éloquence, ses convictions, ses émotions, son désir d'absolu ainsi qu'une inextinguible mélancolie, hantée par l'idée de la mort.Ce premier Flaubert dit "je", mais avec autant de force et de maîtrise que le maître-styliste de la maturité. Quatre de ces textes de jeunesse sont réunis ici: les plus autobiographiques, les plus profondément introspectifs, les plus bouleversants. Ils révèlent, non pas un Flaubert apprenti écrivain, mais un autre Flaubert, inconnu ou dédaigné, qui est déjà pleinement Flaubert et fait rêver à ce qu'aurait pu devenir la littérature française, sans l'ironie spleenétique qui l'a étreinte et pétrifiée au milieu du XIXe siècle.
Malgré le regain d'intérêt, ces quinze dernières années, pour l'étude de la presse du XIXe siècle, un titre phare de la fin de siècle, Le Chat Noir, n'a jamais fait l'objet d'une étude approfondie en tant que journal. C'est en effet surtout à l'histoire de l'art ou de la culture montmartroise que nous devons la majorité des recherches sur ce périodique, qui est souvent réduit à une fonction d'archive. Ses textes, ses illustrations, relevant essentiellement de la blague, n'auraient guère d'intérêt, à l'exception des productions de quelques collaborateurs notoires – Paul Verlaine, Alphonse Allais, Léon Bloy, Caran d'Ache, Jules Jouy, Charles Cros, Willy, George Auriol, Adolphe Willette – qu'on a souvent détachées de leur contexte de publication original pour les mettre en recueil. Comment expliquer alors la longévité de cette feuille - quinze ans, 690 numéros – si son contenu était d'une telle indigence? Ce livre se propose de poursuivre l'exploration du Chat Noir – entendu ici comme l'ensemble des pratiques qui s'organisent sous cet emblème: une revue, un cabaret et un collectif – en envisageant comme centrale la question de la production écrite. En somme, de prendre au" SÉRIEUX QUAND MÊME " les écrits d'un collectif qui, de façon systématique, tourne en dérision tout discours sérieux et les codes qui en découlent, et peut à ce titre aujourd'hui souffrir de sa réputation blagueuse.
La comédie musicale offre à ses publics des divertissements " familiaux " et en apparence inoffensifs, dont la fantaisie semble éloignée de tout réalisme et de tout souci critique. Pourtant le musical, émanation parfaite de l'âge d'or hollywoodien, expose de façon ouverte les tensions idéologiques et culturelles qui le traversent.Rassemblant les contributions de spécialistes de cinéma, de danse et de musique, cet ouvrage propose une exploration des " politiques " de ce genre protéiforme – depuis les cycles de musicals des années 1930 et jusqu'aux films à grand spectacle des années 1960 – à partir de trois questions principales: la place spécifique de la comédie musicale dans le système d'autocensure orchestré par le Code de production hollywoodien; les normes de représentation, en particulier raciales, liées à la reprise de traditions musicales ou chorégraphiques; les enjeux idéologiques, enfin, d'un genre situé au cœur de la culture de masse et, à ce titre, inséparable d'impératifs technologiques et médiatiques.
L'engouement contemporain pour les séries télé, qui n'est plus neuf tout en restant encore récent, a suivi et accompagné un paysage de création, de production et de diffusion sérielles plein d'inventivité, d'effervescence et de mutations depuis la fin des années 1990. Face à l'importance de ce phénomène culturel, l'étude et l'analyse des séries télé ont pris un essor considérable dans le champ de la critique et de la recherche universitaire françaises.L'ouvrage Troubles en série apparaît donc dans un paysage scientifique déjà riche et nourri, dans lequel il entend cependant tenir une place importante et singulière. En réunissant un grand nombre de textes de chercheuses et de chercheurs issus de disciplines et d'horizons divers (études cinématographiques, philosophie, information-communication, sociologie…), l'enjeu est d'offrir un spectre large d'études qui entendent d'abord réinterroger et problématiser des concepts devenus clés pour l'analyse des séries (la question des formats, de la matrice, de la construction narrative, des singularités culturelles, de la sociologie des publics). Il s'agit aussi de porter la réflexion sur des terrains encore peu balisés dans le champ des études sérielles (les enjeux éthiques, la dimension théorique de certaines séries, les séries comme art du temps). Ainsi, en réunissant une multiplicité de regards et d'objets d'étude, cet ouvrage a pour ambition de se confronter aux troubles de la sérialité.
Temporalités, crises, résistances et résiliences dans le monde de la pêche
Quelle peut être la contribution de la political ecology à la compréhension des crises successives et de plus en plus alarmantes qui affectent les systèmes de pêches maritimes et continentaux dans le monde? En réunissant de façon inédite des travaux réalisés par des géographes, sociologues, anthropologues et économistes, cet ouvrage montre la nécessité d'aller au-delà des retranchements techniques et experts qui impliquent des modalités de gestion univoques. La déconstruction des discours dominants implique de s'intéresser aux ancrages territoriaux et aux enjeux multiscalaires, aux temporalités et aux rythmes, aux rapports de pouvoir et aux orientations économiques et politiques inhérentes à toute pratique de pêche. À partir des terrains d'étude situés en Europe, Afrique et Polynésie, l'ouvrage invite à replacer ces questionnements au coeur des réflexions sur la résilience des systèmes de pêche.
La correction en langue(s) – Linguistic correction/correctness est un ouvrage bilingueanglais-français. La correction y est étudiée à la fois comme un état (en anglais'correctness'), où elle réfère à la conformité à une norme, et comme un processus (enanglais 'correction'), où elle renvoie à une dynamique de redressement, effectuée par lelocuteur ou par un tiers, afin de réduire un écart perçu par rapport à une norme ciblée.Quelle est la norme, souvent implicite, par rapport à laquelle on (se) corrige? Qui ouquoi la dicte? Quelles sont ses visées et modalités? Quels sont ses effets? Considéréedans une perspective holistique, la correction est abordée à travers différents objetsd'étude et cadres théoriques: sa nature et son rôle dans l'acquisition des languesmaternelles et secondes, sa place dans la construction dynamique du sens, ses liens avecles notions de norme et variation en sociolinguistique, et son expression dans le langagepolitiquement correct en pragmatique.
Avec la disparition, ou tout au moins la dissolution du " sujet ", le XXe siècle semblait avoir définitivement révoqué toute pensée et toute pratique du portrait. cette étude, qui s'est voulue d'emblée interdisciplinaire – à la jonction entre Esthétique, Archéologie, Cinéma, Histoire de l'art et Psychanalyse – et qui croise les points de vue de théoriciens comme ceux de praticiens, envisage ce qui du portrait millénaire fait aujourd'hui retour dans nos pratiques artistiques contemporaines. Puisque le portrait ne cesse malgré tout de nous regarder et même, en une curieuse volte-face, de nous dévisager.
Que reste-t-il de 68 cinquante ans après? Quel regard porter sur les mouvements de révolte, profondément divers à l'échelle du monde et cependant convergents dans un moment historique? De Chicago à Islamabad, de Prague à Cuba, des Antilles à Berlin, de Gdansk à Nanterre, une jeunesse s'est mobilisée pour protester, renverser, se faire entendre ou changer le monde. On pense aujourd'hui à cette époque comme celle des luttes fondatrices, de l'émergence de contre-cultures, des utopies glorieuses, des illusions perdues, des bouillonnements créatifs, des mémoires sélectives… 68 est certainement tout cela et plus encore.Les Instituts français de Berlin et de Prague ainsi que l'université Paris Nanterre ont proposé conjointement un cycle de manifestations et de conférences ayant l'ambition de remettre 68 en questions… dans un contexte où les revendications étudiantes s'imposaient à nouveau au présent.Cet ouvrage tente d'en proposer une synthèse et une mise en perspective sur le vif.