De l'émergence du nationalisme culturel irlandais qui a inspiré W.B. Yeats et Lady Gregory aux années grisantes du Tigre celtique qui ont placé Riverdance sur la scène de l'Eurovision, l'Irlande a mis la culture au cœur de l'expression de son identité. Mais, paradoxe irlandais, l'État s'est très peu préoccupé de cette culture avant les années 1990. Fruit de dix ans de recherche - analyse de débats parlementaires, d'articles de presse, de discours politiques et autres rapports d'activité, dizaines d'entretiens avec les acteurs majeurs de la scène politico-culturelle irlandaise - cet ouvrage postule l'idée d'une politique culturelle originale qui repose sur des idiosyncrasies nationales tirées de l'histoire, mais aussi de façon plus singulière sur la culture politique de ses élites et en particulier de son élite Fianna Fáil qui par la force des choses a élaboré la politique culturelle de l'Irlande pendant la plus grande partie du XXe siècle et le début du XXIe. L'auteur, qui emmène le lecteur au cœur des débats politico-culturels ayant façonné l'identité irlandaise depuis l'indépendance, explore la voie culturelle irlandaise unique qui se dégage des traditions intellectuelles européennes qui ont été imposées à ce pays mais ne l'ont pas éloigné d'un certain culturalisme exclusif consistant à affirmer haut et fort la spécificité de sa culture à l'heure d'une mondialisation uniformisante.
Vivre la détresse sociale dans le centre-ville. Essai de géographie sociale
Cet essai de géographie sociale vise à dresser un tableau rigoureux et vivant de la façon dont survivent ceux que la détresse sociale jette à la rue. Il propose une lecture comparée de la détresse sociale dans les centres-villes de Brighton, Parme et Caen. Pourquoi en arrive-t-on à vivre à la rue ? Que cela signifie-t-il au quotidien ? Telles sont les deux questions principales auxquelles s'efforce de répondre cet ouvrage à partir de l'observation des scènes de rue, du travail photographique de l'auteur et surtout de rencontres avec 143 personnes à la rue. Les analyses développées s'intéressent à la fois aux relations entre les personnes les plus défavorisées et aux relations que celles-ci entretiennent avec d'autres catégories sociales au sein d'un même espace : le centre-ville.
Châteaux et manoirs des évêques normands au Moyen Âge (11°-15° siècles)
Les vingt-sept résidences " secondaires " des évêques normands au Moyen Âge n'ont pas intéressé les chercheurs et sont aujourd'hui, pour la plupart, oubliées. Ce furent pourtant, dans leur diversité (forteresses, maisons fortes, maisons plates), de splendides lieux de pouvoir temporel et ecclésiastique. Les prélats qui ont apprécié ces séjours y ont élevé de puissants bâtiments à vocation résidentielle (aula, camera, logis, chapelles) richement ornés (sculptures, pavés) et meublés qui donnent sur des jardins. Le paysage environnant en est lourdement aménagé par la création de parcs à gibier, d'espaces en eau et de vergers. La guerre de Cent Ans a sérieusement perturbé la vie de ces séjours et pour beaucoup le déclin commence au 15e siècle.
Au cours du XVIIe siècle, Salé, situé à quelques kilomètres seulement au sud du détroit de Gibraltar, devient le port corsaire le plus important du littoral atlantique marocain. Notre approche est d'étudier les aspects économiques, sociaux et militaires de la course au départ de la place salétine entre 1666 et 1727. Il s'agit de restituer l'histoire maritime du Salé 'Alawite, dont la situation, la composition de sa population et les traditions en firent rapidement un des foyers corsaires les plus florissants du Maghreb barbaresque au XVIIe siècle. Un intérêt particulier est accordé aux moyens matériels et humains, à la géographie de la course, aux croisières anticorsaires européennes et aux résultats de la " loterie corsaire ".Dès ses débuts et de par ses résultats, la course a constitué une source de richesse pour Salé et occupa une place importante dans l'animation du marché régional. C'est la principale source d'embauche et de revenus pour la cité et un très vaste arrière-pays littoral. La course salétine était ce prosaïque commerce des marchandises déprédées qui se doublait d'un second pilier, celui du riche commerce de la marchandise humaine. Dans la première moitié du XVIIe siècle, l'armement corsaire agissait comme un moteur fonctionnant au profit de l'ensemble de la population salétine. Toutefois, il en sera autrement au cours du dernier quart du siècle. Il est vrai que la course continue au temps des premiers sultans 'Alawites (1666-1727), mais seulement au profit d'une minorité : au premier rang, le sultan Moulay Ismaïl, entouré de quelques armateurs gravitant dans l'entourage immédiat du pouvoir.
À partir d'une approche résolument interdisciplinaire où se mêlent linguistique, narratologie, philosophie et théologie, l'ouvrage analyse la mise en texte de l'Histoire et ses enjeux. La construction de l'étude en triptyque (écrits de guerre, œuvre romanesque, récits autobiographiques) permet de saisir les spécificités génériques de l'écriture de l'Histoire et de faire émerger, au fil des pages, la figure d'un écrivain-protée tour à tour polémiste, théoricien du nazisme et du sionisme, romancier engagé, moraliste. Au-delà des différences, l'unité se réalise pourtant par le choix d'une posture énonciative prophétique qui oriente tout à la fois le contenu et les formes du discours sur l'Histoire.
Lire, c'est adopter une pose de lecteur qui s'engage à respecter une éthique. Éthique de la lecture étique, soulignerais-je. De fait, cette lecture ne déborde pas le texte. En cela, elle est pauvre : étique. Aussi ai-je privilégié un tête-à-tête obstiné avec ce texte au terme duquel cette lecture dramaturgique révèle qu'Hamlet oppose à la langue du pouvoir, le pouvoir de la langue.
L'image apaisante d'une Normandie de toujours a été confortée par le schéma d'une construction territoriale précoce garantissant, dès le premier tiers du Xe siècle, des limites sûres et reconnues. Appliquée aux confins de la première Normandie, celle définie par le territoire reconnu à Rollon par l'accord de Saint-Clair-sur-Epte, la validité de ce modèle ne s'impose pas d'elle-même et doit être rediscutée à la faveur d'un questionnement plus large sur les origines de la principauté de Rouen. Celui-ci est possible à partir d'une relecture des sources vivifiée par les acquis des perspectives anthropologiques ouvertes par les historiens depuis plus d'une vingtaine d'années. La Normandie réussit à s'inscrire dans la durée et à s'intégrer à la civilisation de l'Europe postcarolingienne. Replacés dans le contexte franc, les fondements de cette réussite s'éclairent : ils tiennent, pour une bonne part, au choix fait par les autorités franques en faveur d'un chef normand clairement engagé sur la voie de l'assimilation. L'histoire normande du Xe siècle révèle une Normandie intégrée au système des principautés, à l'époque où s'opère une redistribution des forces politiques à l'intérieur du royaume de France. Si le prince normand a réussi à faire reconnaître son autorité sur l'essentiel de la province ecclésiastique de Rouen, la maîtrise politique de la frontière relève d'un équilibre complexe où se déploient les rapports entre la Normandie et les principautés voisines, le jeu de forces centrifuges, les ambitions et les stratégies d'une société frontalière imparfaitement intégrée dans les cadres de l'État normand.Issu d'une thèse soutenue à l'Université de Caen Basse-Normandie dont il présente une version remaniée, cet ouvrage se voit augmenté de plusieurs index, d'un cahier d'illustrations et d'une préface de R. Le Jan.
L'image apaisante d'une Normandie de toujours a été confortée par le schéma d'une construction territoriale précoce garantissant, dès le premier tiers du Xe siècle, des limites sûres et reconnues. Appliquée aux confins de la première Normandie, celle définie par le territoire reconnu à Rollon par l'accord de Saint-Clair-sur-Epte, la validité de ce modèle ne s'impose pas d'elle-même et doit être rediscutée à la faveur d'un questionnement plus large sur les origines de la principauté de Rouen. Celui-ci est possible à partir d'une relecture des sources vivifiée par les acquis des perspectives anthropologiques ouvertes par les historiens depuis plus d'une vingtaine d'années. La Normandie réussit à s'inscrire dans la durée et à s'intégrer à la civilisation de l'Europe postcarolingienne. Replacés dans le contexte franc, les fondements de cette réussite s'éclairent : ils tiennent, pour une bonne part, au choix fait par les autorités franques en faveur d'un chef normand clairement engagé sur la voie de l'assimilation. L'histoire normande du Xe siècle révèle une Normandie intégrée au système des principautés, à l'époque où s'opère une redistribution des forces politiques à l'intérieur du royaume de France. Si le prince normand a réussi à faire reconnaître son autorité sur l'essentiel de la province ecclésiastique de Rouen, la maîtrise politique de la frontière relève d'un équilibre complexe où se déploient les rapports entre la Normandie et les principautés voisines, le jeu de forces centrifuges, les ambitions et les stratégies d'une société frontalière imparfaitement intégrée dans les cadres de l'État normand.Issu d'une thèse soutenue à l'Université de Caen Basse-Normandie dont il présente une version remaniée, cet ouvrage se voit augmenté de plusieurs index, d'un cahier d'illustrations et d'une préface de R. Le Jan.