Cet ouvrage traite des choix de vie, de désignation de soi et des autres et d'usages des langues de couples hétérogames, dits " mixtes ". Les couples interrogés sont binationaux, unissant deux conjoints originaires de pays différents et de langues maternelles différentes. Ces différences s'assortissent la plupart du temps d'autres, dont l'ethnie, la culture, la religion, le milieu social, l'éducation, etc.L'ouvrage part de deux constats généraux. D'une part, la mobilité (choisie ou imposée) des personnes rend nos sociétés contemporaines de plus en plus multiculturelles et multilingues. La mixité conjugale, conséquence de cette mobilité, est en nette augmentation. D'autre part, les travaux qui s'intéressent aux couples mixtes en montrent la très grande diversité, les époques et les contextes multipliant les enjeux des politiques familiales et des valeurs humaines dont ces couples sont porteurs.De nombreuses questions se posent alors. Quels sont, au sein du couple, les démarches d'accommodation à l'autre, les processus d'influence et de pouvoir, les places occupées par les hommes et les femmes dans les prises de décisions familiales? De quelles concertations et négociations la transmission des langues et des cultures aux enfants et les modes de leur scolarisation font-ils l'objet? Y a-t-il des spécificités partagées par la plupart des couples mixtes qui justifient qu'on les étudie comme une catégorie à part?...À travers des enquêtes menées dans différents pays, régions et contextes sociaux, l'ouvrage donne la mesure de la richesse des discours tenus, des problèmes posés, des réponses apportées par les analyses et des questions qui restent ouvertes pour de futures recherches.
Cet ouvrage traite des enjeux de langues au Maghreb en mutation sociopolitique.À partir de situations spécifiques, il tente, d'un côté, de situer la place et le rôle des langues maghrébines dans les reconfigurations sociopolitiques en cours, et, de l'autre côté, d'interroger le devenir de la politique d'arabisation, jusqu'ici quasi commune à l'Algérie, au Maroc et à la Tunisie.Quelles perspectives de gestion institutionnelle des langues se dessinent dans chacun de ces pays? Quel impact pourrait avoir sur le paysage sociolinguistique maghrébin la constitutionnalisation récente de l'amazighité en Algérie et au Maroc? Quels sont les enjeux pour l'amazigh et pour les rapports de celui-ci à l'arabe et au français de l'adoption d'une des graphies, arabe, latine ou tifinagh? Quelle est la place du français dans les débats en cours?Conserve-t-il encore son statut de langue de l'enseignement scientifique, du prestige social et de la réussite? Ou connaît-il des fluctuations en rapport avec le progrès institutionnel et social de l'arabisation? Comment ces fluctuations se traduisent-elles dans la réalité sociale, dans les pratiques langagières et/ou dans les discours en circulation? Quels rapports ces derniers laissent présager entre les langues au Maghreb en devenir?Autant de questions auxquelles sont apportés ici des éléments de réponse.