L'agglomération de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence, 13) occupée dès l'âge du Bronze jusqu'au IIIe siècle après J.-C., selon la chronologie actuellement admise, constitue une référence ornementale et architecturale en Provence, pour sa période dite " préromaine ". Pourtant, des incohérences entre chronologie (IIIe-IIe siècle avant J. C.) et son ornementation architecturale (de référence italique) subsistent. Le centre monumental de l'agglomération " préromaine " est attribué aux populations grecques de Marseille par Henri Rolland, principal fouilleur du site archéologique, alors qu'Anne Roth-Congès propose de rendre l'agglomération aux populations indigènes locales.Nous avons choisi d'étudier la zone centrale du site actuellement dégagée, pour discerner les influences ornementales de l'architecture publique et définir qui habitait la ville, qui était à l'origine de sa monumentalisation et quel était alors son statut administratif.À l'époque impériale, le forum est construit sur un remblai permettant l'aménagement d'une large plateforme qui autorise la conservation des édifices monumentaux antérieurs et leur mobilier architectural associé. Nous avons eu l'opportunité de mener une fouille archéologique de faible ampleur dans cette zone. Les études de la stratigraphie et du mobilier céramique autorisent désormais une nouvelle chronologie permettant de résoudre au moins certaines incohérences antérieures.L'étude du mobilier architectural montre une large influence italique mais avec des caractéristiques propres, inspirées des décors orientaux. L'examen des vestiges conservés met en évidence le même phénomène avec une adaptation des plans classiques à la topographie de l'agglomération. Enfin, le statut de l'agglomération reste difficile à décrypter, mais il s'inscrit dans le cadre de l'administration romaine qui se met en place dans le courant du Ier siècle avant J.-C.
Résultats des recherches effectuées entre 1983 et 1990 à la demande du ministère de la Culture
Depuis sa découverte en 1924 et les recherches qui s'y sont succédé les années suivantes, le site de Glozel (Allier) a donné lieu à de nombreuses controverses sur son authenticité. Sa forte médiatisation a, parallèlement, suscité l'éclosion d'idéologies identitaires ou ésotériques sans fondements archéologiques sérieux. Si les documents qui en proviennent sont aujourd'hui considérés comme non authentiques, l'intérêt du site s'est peu à peu déplacé pour prendre une tournure historiographique. Révélé dans une " phase de croissance " de la discipline préhistorique, en un temps où n'existait nulle législation, les débats qui en ont résulté ont contribué à prendre conscience des nécessaires contraintes des opérations de terrain (méthodes de fouilles, observations stratigraphiques) et participé par la suite à l'affinement des méthodes de datation (thermoluminescence) appliquées à des vestiges archéologiques.Le présent ouvrage, écrit collectivement par de nombreux spécialistes, constitue la publication des recherches conduites en 1983 à Glozel, au lieu-dit " le Champ des Morts ", à la demande du ministère de la Culture, ainsi que sur certains sites périphériques. Il rend compte aussi de diverses analyses (géologie, palynologie, datations physico-chimiques) consécutives à ces travaux. Trop longtemps demeurés inédits, ces résultats sont désormais mis à la disposition de la communauté scientifique. En annexe, sept archéologues confirmés donnent leur point de vue sur Glozel : d'un gisement débattu, ils mettent en avant l'apport historiographique et l'intérêt sociologique d'un contexte qui en a permis l'étonnante et discutable publicité.
Actes de la table ronde de Clermont-Ferrand (6 décembre 2019)
La région Auvergne-Rhône-Alpes présente la particularité d'offrir deux massifs montagneux, les Alpes et le Massif central, qui occupent une part importante de sa superficie. Loin d'être des déserts archéologiques, comme on le pensait jadis, ces espaces montagnards recèlent un très important patrimoine, parfois très bien conservé et dont l'étude peut apporter des réponses aux interrogations actuelles sur l'adaptation des activités humaines aux changements environnementaux et sur la circulation des biens et des personnes dans le passé.La table ronde organisée à Clermont-Ferrand, le 6 décembre 2019, par le service régional de l'archéologie d'Auvergne-Rhône-Alpes était destinée à faire le point sur les avancées récentes et inédites des recherches archéologiques menées en milieu de montagne dans la région, depuis la préhistoire jusqu'à l'époque moderne. Le présent volume rassemble 11 contributions, rédigées par des chercheurs ou équipes de chercheurs appartenant à divers organismes.
Étude d'une occupation humaine de plein air dans son cadre téphrostratigraphique
Fouillé en 2013 sous la direction de Jean-François Pasty, le site azilien des Gargailles à Lempdes (Puy-de-Dôme) revêt un caractère exceptionnel de par son état de conservation et son cadre pédo-stratigraphique particulier. En effet, le niveau d'occupation, daté de la fin l'épisode climatique de l'Allerød (vers 11200 BP), est recouvert par des retombées volcaniques correspondant au Téphra CF1a de la téphrostratigraphie de la Chaîne des Puys. Bien qu'il ne soit pas responsable de l'abandon du site, cet épisode volcanique a scellé le niveau archéologique et a favorisé sa conservation.Cet ouvrage présente les différentes études destinées à dresser le cadre environnemental et climatique de l'époque et à caractériser les activités humaines, ainsi que leur organisation spatiale. Sont ainsi examinées les modalités d'acquisition et d'exploitation de ressources animales et de l'équipement lithique, ainsi que l'analyse spatiale des vestiges. L'identification de différentes aires d'activités mettant en scène des ressources lithiques et animales ont ainsi permis de comprendre l'organisation générale du site à un niveau rarement atteint en Préhistoire.
Conduits entre 2001 et 2008 sous la direction de Thomas Pertlwieser, des travaux de recherche consacrés aux fortifications de l'oppidum de Gergovie ont permis le repérage topographique d'une grande partie de leur tracé, complété depuis par un relevé LiDAR, et la réalisation de plusieurs fenêtres d'observation destinées à préciser ses caractéristiques architecturales et sa datation. Les connaissances de l'ouvrage défensif ainsi considérablement renouvelées ont mis en évidence l'existence d'une première fortification, datée des VIe-Ve siècles av. J.-C. – renvoyant au modèle classique des remparts à poutrage interne connus ailleurs en Gaule –, et d'un rempart du Ier siècle av. J.-C., associant une large muraille de pierre sèche à de larges éperons disposés sur son côté interne, à intervalles réguliers et rapprochés, suivant un plan d'origine hellénistique.Cet ouvrage propose un bilan actualisé des découvertes réalisées sur l'oppidum de Gergovie depuis le XVIIIe siècle, de ses fortifications mais aussi des vestiges domestiques, funéraires et artisanaux révélés à leurs abords. Ces études témoignent de la participation du bassin clermontois au phénomène d'apparition de centres de pouvoirs fortifiés transalpins au passage des deux âges de Fer, et plus largement de l'occupation de Gergovie dès la guerre des Gaules, en faisant le principal centre de peuplement du territoire arverne tout au long de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. et jusqu'à la fin du règne d'Auguste.
Huit hommes et huit chevaux inhumés, tous installés dans des positions similaires, allongés sur le flanc droit, les défunts reliés par le bras gauche tendu sur le visage. Des fouilles archéologiques mettent au jour à l'automne 2002 une sépulture multiple sur le site de Gondole, l'un des trois plus importants oppida d'Auvergne. Ces recherches révèlent alors une pratique d'inhumation aussi spectaculaire qu'inédite.Cinq autres fosses sont découvertes peu après à proximité, au pied de Gergovie, chacune exclusivement comblée de squelettes de chevaux déposés avec soin, selon des agencements complexes. L'analyse de ces tombes équines montre rapidement de nombreux points communs avec la sépulture de Gondole, et amène les chercheurs à réfléchir à l'hypothèse d'une seule et même pratique rituelle, consistant à inhumer des chevaux par dizaines, au coeur de la cité des Arvernes et sur le lieu même de la bataille de Gergovie.Quelles interprétations peut-on tirer de la disposition des squelettes équins ? À quelles fins étaient ensevelis ces chevaux ? Quels sens donner à ces pratiques d'inhumation ? L'examen des fosses et des squelettes exhumés retracé dans cet ouvrage vous livre les plus récentes hypothèses émises quant à ces énigmatiques pratiques, témoignant de la complexité des rituels perpétrés en Gaule entre la fin du second âge du Fer et le début de la période romaine.