Était-il possible d'analyser l'économie du royaume de France au siècle de Saint Louis, d'en donner une analyse conjoncturelle, de la mesurer après avoir construit un appareil statistique adéquat ? L'ouvrage de Gérard Sivéry, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lille III apporte une réponse positive à cette interrogation.L'auteur, disposant d'une documentation quantitative neuve tenant compte de l'influence du grand négoce et des nécessités de l'approvisionnement de villes de plus en plus peuplées, montre que les phénomènes économiques d'un long XIIIe siècle sont beaucoup plus complexes qu'on ne le dit trop souvent.L'ouvrage met en scène un face à face entre une France nouvelle et une France traditionnelle. La première voit son économie réagir aux grands échanges et au dynamisme urbain au travers de "cycles", bien différents des crises de l'économie traditionnelle, perceptibles dès la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle. Pour Gérard Sivéry, c'est le temps de renversement de tendance entre les phases de prospérité et de dépression, et celui d'un réajustement entre l'offre et la demande. L'innovation, la réorganisation des circuits commerciaux, l'ajustement des taux d'intérêt permettent par ailleurs de résorber les crises les plus graves. L'autre France reste attachée et pour longtemps encore, à une économie traditionnelle écrasée par "les famines" et l'éternelle rechute d'un équilibre précaire entre la production et les besoins de la population.En conclusion, l'auteur montre que cette contamination de la "nouvelle économie" n'atteindra cependant pas tout le royaume, et insiste sur le fait que c'est lui, le siècle de Saint Louis, qui a lancé l'économie cyclique et ses crises et non le XIXe siècle.
Un passé confère une noblesse, surtout s'il est prestigieux, à tout le moins honorable. Si les actuelles Universités de Lille ne peuvent revendiquer une ancienneté remontant au Moyen Age, elles se glorifient d'appartenir au second âge des Universités, celui de l'humanisme et de la Réforme. En ce XVIe siècle qui les vit naître, les facultés de Douai offrent l'originalité de se situer au contact de deux cultures et d'établir un lien entre les universités françaises d'une part, les universités flamandes et néerlandaises d'autre part. Comme toutes les universités, celle de Lille fut condamnée par les révolutionnaires en 1793. Il fallut un demi-siècle pour reconstituer à Douai et à Lille un ensemble universitaire. Du milieu du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale, les quatre facultés rassemblées en 1887 au chef-lieu du département connaissent une seconde période glorieuse. La vision de ce passé réconfortant n'a pas engendré une passivité nostalgique. L'Université de Lille s'est réorganisée afin de s'adapter aux nouvelles conditions culturelles, sociales, régionales. Depuis les années 1960, s'ouvre une troisième phase de cette histoire universitaire. Elle se caractérise par la prodigieuse croissance des effectifs d'étudiants, par l'excentration et la modernisation des bâtiments, par la multiplication des enseignements, des centre de recherches, des publications...
Ce présent recueil, dont l'organisation a été assurée par Charles Piétri, Professeur à l'Université de Paris I, ancien directeur des Antiquités historiques du Nord, rassemble les publications du chanoine Biévelet qui sont les moins commodément accessibles. On a d'ailleurs évité volontairement les publications assurées par Gallia ou ses suppléments.La préparation des articles et la collecte des illustrations ont été assurées par Pierre Leman, Directeur régional des Antiquités historiques de Lille.Le chanoine Biévelet a composé, à travers une carrière consacrée à la recherche bavaisienne, en de multiples analyses, une Bavay gallo-romaine: ce recueil voudrait en donner le meilleur témoignage.
La vie religieuse des populations du diocèse d'Arras (1840-1914) tome I et tome II
Une méthode- un modèle d'histoire sociologique. Thèse monumentale dans tous les sens du terme. Le foyer de toute une nébuleuse de travaux. (Louis Girard, professeur à la Sorbonne) - De l'histoire totale, ce travail a non seulement les apparences mais la réalité. Le problème inter-relation est constamment présent. La réflexion est attirée sur les questions fondamentales. (René Rémond, professeur à l'Université de Paris X - Nanterre) - Une monographie diocésaine exemplaire qui déconcerte presque par sa connaissance des hommes et des terroirs, dont les analyses sont toujours situées dans l'histoire générale et qui montre un souci constant de comparatiste. (Jean-Marie Mayeur, professeur à l'Uiversité de Paris XII - Créteil)Un territoire- Echantillon d'une aire plus vaste, riche en homme et en produits. (Louis Girard) - Ce Pas-de-Calais, c'est une grande chose: nous sommes vraiment ici au coeur du monde plein de la Chrétienté latine. (Pierre Charnu, professeur à a Sorbone) - Le diocèse n'est que le cadre. Le décor planté, le paysage dessiné, tous les aspects de la vie collective sont non seulement évoqué mais intégrés. Tout y est. (René Rémond)Des croyances- La vie religieuse du Nord de la France est le résultat d'un façonnement dont les étapes essentielles ont été: la religion rurale chrétienne, la christianisation médiévale, la Contre-Réforme et l'ultramontanisme. (Jacques Gadille, professeur à l'Université de Lyon III) - Un pays de tradition où la piété des siècles classiques transige avec la religiosité naturelle des paysans en un amalgame de foi solide et de moeurs ingénues.(Louis Girard) - Le catholicisme artésien prend l'homme dans sa totalité. (Pierre Charnu) - Un renouvellement des perspectives en fonction des interrogations du présent.(Jean-Marie Mayeur)