Regards croisés sur le futur en français et dans différentes langues romanes
L'objectif de ce numéro est de tenter de répondre à un certain nombre de questions. Certaines touchant à la valeur du futur et à ses emplois, à la frontière entre temporalité et modalité. Quelles sont les valeurs non temporelles, en particulier les valeurs modales, qui caractérisent le futur? Et comment les identifier? Leur apparition est-elle conditionnée par des traits contextuels particuliers? Certaines valeurs sont-ellesliées préférentiellement à des types de discours spécifiques?D'autres s'intéressant à sa valeur dans sa forme synthétique (futur simple et futur antérieur), forme d'ailleurs en concurrence avec le futur périphrastique dans ses emplois temporels depuis le début du xxe siècle. Quelles relations le futur simple entretient-il avec ses " concurrents " qui permettent également de traduire le temps à venir, notamment avec le futur périphrastique, mais aussi avec le présent? Ces trois temps peuventils traduire des valeurs temporelles comparables? Peut-on identifier des valeurs modales propres à l'un ou l'autre d'entre eux?
Dire l'humain. Les noms généraux dénotant les humains
Les noms d'humains généraux sont abordés dans ce volume selon diverses perspectives. En effet, il s'agit tantôt d'étudier les noms d'humains généraux dans une langue précise (ici le français), tantôt de les comparer avec leurs équivalents dans d'autres systèmes linguistiques que le français et de montrer les contrastes entre le français et le portugais brésilien, l'anglais, l'allemand et le bulgare. Par ailleurs les méthodes d'investigation diffèrent, certains auteurs privilégiant les études de/sur corpus, d'autres des méthodes de type participatif ou la traduction pour catalyser les problèmes inter-langues.
Imaginaires de la ponctuation. Ordre et inquiétude du discours
Longtemps négligée de la linguistique, au même titre que ce qui relevait de l'écriture, la ponctuation est désormais au cœur de nombreux travaux; les débats persistent sur l'élargissement à donner au mot même de ponctuation, sur son statut (sémiotique, sémantique, translinguistique…), sur sa ou ses fonctions (prosodique, graphique, logique…).Si la ponctuation est à la fois omniprésente et sujette à caution ou à débat dans les sciences du langage, c'est sans doute en raison du très riche imaginaire qu'elle met en œuvre. C'est à cet imaginaire linguistique, à ce sentiment de la ponctuation que cet ouvrage s'attache. Sont rassemblés ici des contributions permettant de faire émerger, selon cette perspective, une représentation en forme d'imaginaire de la ponctuation et des signes qui la composent.
Ce volume est un hommage à la chercheuse, mais aussi à la " personne " qu'était Claudine Normand, avec la curiosité et la rigueur intellectuelles, la générosité et l'attention aux autres et à chacun en particulier qui la caractérisaient. Les textes que l'on va lire s'inscrivent dans un dialogue interrompu par sa mort et la plupart se font l'écho de discussions qu'elle a eues avec leur auteur – lors d'un colloque ou d'une journée d'études, après un séminaire, dans une salle des professeurs à l'université, dans un café… Ils nous restituent quelque chose de sa présence et pour certains mêmes de sa voix, de son écriture, quand ils prennent pour objet un de ses ouvrages (Antoine Ruscio), une note manuscrite (Márcia Romero et Valdir Flores) ou une de ses expressions (Dominique Ducard). Il se clôt par la retranscription par Philippe Depondt des notes qu'elle avait prises en vue d'un colloque en hommage à Gilbert Lazard, notes interrompues par la mort avant qu'elle ait pu leur donner la forme d'un texte.
Énonciation et marques d'oralité dans l'évolution du français
Longtemps ignorée par la grammaire et la linguistique traditionnelles, l'étude de l'oral occupe aujourd'hui une position centrale et fait l'objet de nombreux travaux. Si ces travaux ont d'abord porté sur le français moderne considéré dans une perspective synchronique, l'étude des marques d'oralité en diachronie est aujourd'hui au centre de la réflexion.Ainsi, cet ouvrage se propose d'étudier les phénomènes énonciatifs et pragmatiques permettant une représentation de l'oral dans les textes d'époques passées. L'étude couvre une diachronie large, qui ne se limite pas au français médiéval et peut s'étendre jusqu'au français moderne.
Former à l'écrit universitaire, un terrain pour la linguistique ?
Les recherches sur les littéracies universitaires représentent aujourd'hui à l'échelle internationale un champ foisonnant. Sur le terrain, la tradition des Writing Centers des universités américaines sert d'exemple et la formation à l'écrit se développe fortement dans les universités: formation à la maîtrise des différents genres universitaires; formation aux genres de l'écrit professionnel, dans le cadre de la professionnalisation des études universitaires; et formation à une maîtrise élémentaire de l'écriture comme compétence transversale, cette formation relevant alors de la remédiation, dans le sens où elle part du constat de défaillances rédactionnelles.Ce type de cours n'est pas nouveau mais l'enjeu depuis une trentaine d'années est d'aller au-delà des approches qui prévalaient jusqu'alors. En effet, comme le précisent M.C. Pollet et M. Delforge (2011) à propos de la situation en Belgique, ces approches sont jugées normatives, car basées sur la maîtrise du système linguistique et sur un entraînement par exercices (ou drill) portant sur des micro-habiletés, et elles sont soupçonnées de technicisme, car elles valorisent des " méthodes de travail " transversales, investissant pour l'essentiel tout ce qui relève de l'activité résumante (plans, résumés, synthèses, prises de notes) et de ses règles de cohérence et d'économie. La tendance actuelle consiste à envisager l'écrit d'une part en lien avec l'appropriation des savoirs disciplinaires et le raisonnement, d'autre part en lien avec la construction de soi, l'expression d'un je et la créativité. Dans ce contexte, la problématique de la langue est souvent absente ou considérée comme secondaire, comme si l'importance de faire écrire n'appelait pas à s'interroger sur les configurations langagières impliquées, leurs formes et leurs effets.