La villa antique du Palais à Châteauneuf-du-Rhône (Drôme), fouillée entre 1987 et 2017, est particulièrement bien située, à proximité de l'étape routière d'Acunum, dans la région de Montélimar. On a ainsi une bonne connaissance de la résidence et de son domaine, notamment d'importants secteurs de ses bâtiments rustiques et de ses zones funéraires. Cet ensemble, créé au Ier siècle de notre ère, se développe dès le IIe et plus encore au IVe. Les fouilles ont permis d'en suivre les extensions successives, tant du domaine agricole proprement dit (après des vignes, des vergers, par exemple, sont adossés à l'est de la propriété) que des espaces de confort réservés aux propriétaires (thermes au IIe siècle). Au cours du IVe siècle, l'exploitation se tourne à nouveau vers la viticulture. Par ailleurs, l'essor des espaces d'agrément (installation d'un bassin, d'une fontaine à jeux d'eau) est remarquable : la superficie de la résidence est doublée et sa structure devient comparable à celle des grands domaines d'Italie ou d'Espagne. Si le propriétaire reste anonyme, le mobilier et les décors de sa villa donnent à penser qu'il s'agissait d'un notable cultivé. Divers témoignages suggèrent qu'il entretenait des relations économiques tant avec le Sud et Arles qu'avec le Nord et Lyon.
Vie et mort des édifices religieux du IVe au XXe siècle
Les églises médiévales lyonnaises ont connu une vie mouvementée. Nombre d'entre elles furent détruites lors des conflits armés, des guerres de Religion et à la Révolution, mais aussi du fait de l'évolution des pratiques religieuses ou architecturales, ou du développement d'espaces urbains nouveaux. Certaines ont totalement disparu: les anciennes basiliques funéraires Saint-Just et Saint-Laurent de Choulans, Saint-Étienne et Sainte-Croix du groupe épiscopal, des chapelles et recluseries. D'autres ont été reconstruites au cours des siècles, comme Saint-Irénée, Saint-Martin d'Ainay, Saint-Nizier et les premières cathédrales sous Saint-Jean. Grâce à l'intérêt pour le patrimoine, surtout médiéval, qui se développe au cours du XIXe siècle, les églises qui étaient encore debout ont été sauvées, mais souvent transformées. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, l'étude du patrimoine religieux lyonnais connaît un nouvel élan, avec l'essor de l'archéologie du sous-sol et de l'archéologie du bâti.L'auteur brosse ici un portrait de la ville au cours des siècles, en replaçant les données archéologiques dans leur cadre historique et topographique. Il s'appuie sur les recherches archéologiques qu'il a menées à partir des années 1970 et dont il avait publié une synthèse des édifices antérieurs à 750 dans Lugdunum christianum (1998). Le présent ouvrage a pour vocation de compléter ces analyses en fournissant les données plus récentes concernant les époques carolingienne, romane, gothique et moderne. Il traite également des églises construites par les ordres mendiants et qui ont presque toutes disparu, comme celle des Cordeliers de l'Observance, la seule à avoir été l'objet d'une étude avant sa destruction.Ce travail auquel, au fil de l'ouvrage, ont été associés d'autres chercheurs, est d'autant plus nécessaire que les vestiges des édifices de culte ont livré des renseignements de première main sur les périodes les plus anciennes, non seulement sur la vie religieuse mais également sur la topographie urbaine, l'activité économique et la société.
Cet ouvrage livre les résultats d'une enquête pluridisciplinaire réalisée en Haute-Savoie sur l'architecture monumentale entre le XIIe et le XVIIe siècle.La région montagneuse qui recouvre en grande partie l'ancien diocèse de Genève comprend de nombreuses ressources en pierres à bâtir d'aspect et de qualité variés. L'étude archéologique croisée avec la connaissance géologique du territoire et l'apport des sources textuelles (comptes de châtellenie) permet de procéder à une analyse fine du bâti en tentant de répondre à différentes questions telles que: Quelle sont les pierres utilisées, d'où proviennent-elles, comment sont-elles transportées jusqu'au chantier, comment sont-elles employées dans le bâtiment? À l'issue de cette enquête, peut-on parler d'une utilisation raisonnée des matériaux dans les grands édifices tels que les châteaux et les églises?Si l'approvisionnement sur toute la période est manifestement local, on distingue deux grandes phases dans la construction monumentale; la première du XIIe à la fin du XVe siècle, et la seconde à partir du XVIe siècle. Au cours de la période médiévale les bâtisseurs utilisent essentiellement des roches tendres (tuf, molasse) ou de ramassage, tandis qu'à l'époque moderne ils emploient davantage les roches dures (différents calcaires dont le plus utilisé est le faciès urgonien). La transition vers l'époque moderne constitue une véritable révolution architecturale, qui au-delà des progrès techniques répond à des exigences esthétiques liées au mouvement de la Renaissance.Cette enquête sur l'architecture monumentale de la Haute-Savoie a permis de mettre en évidence des pratiques de construction utilisant de façon rationnelle les ressources géologiques du territoire. Elle renouvelle l'approche d'un patrimoine construit en milieu montagnard et nous invite à poursuivre de semblables prospections dans d'autres régions voisines.
Topographie, architecture et liturgie (Rhône-Alpes - Auvergne)
Percevoir ce qu'était l'espace sacré au Moyen Âge est à la fois simple et complexe, car si la société médiévale est profondément christianisée, il n'en demeure pas moins que déterminer l'espace sacré dans sa dimension spatiale n'est guère aisé.Le lieu sacré est lié à la pratique du culte qui se traduit par des rites et des choix liturgiques. La dimension ecclésiale et collective implique un partage physique et spirituel de cet espace entre d'une part les fidèles, les clercs et les moines et d'autre part les vivants et les morts. Cette partition génère une organisation spatiale perceptible à travers les études architecturales, les aménagements liturgiques et les circulations, mais aussi grâce à la diversité ou la permanence des programmes iconographiques. Le terme d'espace ecclésial ne se rapportant pas uniquement à l'église, il a été jugé nécessaire de s'intéresser également aux lieux qui lui sont associés, comme le cloître et le cimetière.C'est ainsi qu'à travers un grand nombre d'exemples puisés dans les régions Rhône-Alpes et Auvergne, des archéologues, historiens de l'art et liturgistes, issus des diverses institutions de recherche françaises et réunis en " Action collective de recherche ", offrent ici une approche croisée de l'espace sacré depuis l'Antiquité tardive jusqu'au XVe siècle. L'ouvrage s'appuie sur des études régionales dont plusieurs sont inédites.
Deux étapes antiques du Val de Saône sur la route de Lyon
Au sortir du territoire héduen, les deux étapes routières de Ludna à Saint-Georges-de-Reneins et d'Asa Paulini à Anse (Rhône) sont nommées par les itinéraires routiers antiques sur la route de Lugdunum, dans un espace relativement restreint compris entre la Saône à l'est, les Monts du Beaujolais à l'ouest et les rivières de l'Ardière et de l'Azergues au nord et au sud.La première de ces étapes a principalement fait l'objet d'une fouille programmée entre 2003 et 2009. L'histoire archéologique de la seconde est plus complexe, puisque, face à l'urbanisation accélérée de la commune d'Anse, les fouilles d'archéologie préventive ont, au cours de la première décennie des années 2000, succédé à un rythme soutenu aux travaux des érudits des XIXe et XXe siècles. Réuni à partir de 2008 dans un projet collectif de recherches dirigé par Jean-Claude Béal, le groupe de chercheurs, d'horizons divers, a eu pour objectif d'associer données anciennes réexaminées et données récentes dans une confrontation de ces deux étapes.Derrière l'apparente identité de leur statut, leur nature se révèle très différente. D'un côté, à Ludna, une bourgade s'est développée dès l'époque augustéenne, remarquable par l'ampleur des travaux d'aménagement public et la présence de structures de stockage. De l'autre, à Asa Paulini, on peut douter de l'existence même d'une agglomération avant la fin de l'Antiquité; en revanche, une topographie favorable et la proximité de la capitale des Gaules explique sans doute que des habitats isolés de natures diverses et pour certains très prestigieux se juxtaposent dès le Haut-Empire, avant la construction d'une enceinte de taille restreinte qui, à un moment du Bas-Empire, a pu jouer un rôle dans l'hébergement et la circulation des hommes et des marchandises, notamment sans doute en direction de Lyon.
Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'art du Moyen Âge offerts à Jean-Francois Reynaud
Père de l'archéologie médiévale à Lyon, Jean-François Reynaud a mené avec le succès que l'on sait ses recherches sur le Lyon paléochrétien et médiéval. Puis il a ouvert ses investigations sur la région Rhône-Alpes, en ajoutant à la pratique de l'archéologie sédimentaire, celle, encore balbutiante, de l'archéologie du bâti. Son enseignement a reflété ses activités scientifiques, assurant à l'université Lumière Lyon 2 une riche moisson de maîtrises, DEA et thèses composés dans ces deux domaines. Les travaux que ses collègues, disciples et amis ont réunis dans ce volume de mélanges sont le fruit de l'enseignement et de la formation pratique que Jean-François Reynaud a dispensés au fil de sa carrière. Aussi a-t-il paru souhaitable d'y associer les nouvelles générations – la relève – qui sont les héritières par voie directe. Leurs interventions montreront que le dynamisme initial s'est conservé, la recherche amplifiée et les intérêts diversifiés. Les monographies de site ouvrent le volume. Elles constituent des laboratoires vivants où s'élaborent méthodes et problématiques, où se dessinent de grandes synthèses historiques et où la restauration et la conservation du patrimoine puisent des conseils performants. Dans un second temps, l'organisation de l'espace religieux fait entrer le lecteur dans le domaine délicat des relations entre l'architecture, l'image monumentale, la liturgie et la vie quotidienne au sein de l'église, du quartier canonial ou du monastère. Au fil des siècles, la morphogenèse des lieux et des bâtiments se nourrit de ces données déterminantes. Enfin, est abordée la pertinence de ces approches fondées sur des méthodes renouvelées englobant largement l'histoire de l'art et l'archéologie, de la sculpture et des techniques de construction aux analyses spatiales et à la conservation des sites archéologiques.
Actes des 7e Rencontres méridionales de préhistoire récente tenues à Bron (Rhône), les 3 et 4 novembre 2006
Les Actes des " 7e Rencontres méridionales de préhistoire récente " présentés ici regroupent 24 contributions réparties en deux sections : l'actualité de la recherche, présentant les principaux résultats des fouilles et programmes récents, et le thème spécifique choisi pour cette session " économie et société à la fin de la préhistoire ". Cette thématique large est abordée au fil de 9 contributions très ciblées portant sur les économies de subsistance, de production et d'échange ainsi que sur l'analyse de structures immobilières qui en témoignent, où l'on voit que l'idéel et le matériel ne sont jamais très éloignés dans ces sociétés du passé.