Cet ouvrage collectif réunit des collègues qui se sont attachés à promouvoir les parcours de la science géographique au gré des divers champs de la mise en œuvre de ses concepts et de ses méthodes et de ses investigations et, en même temps, à rendre hommage à la personnalité, aux recherches et aux enseignements du professeur (émérite) de géographie à Sciences Po Bordeaux, Michel Favory.L'objectif est que chaque auteur (enseignant ou expert) fasse partager ses méthodes d'analyse dans chacune des spécialités thématiques qui assurent au livre une riche diversité intellectuelle: urbanisme, sport, territoires du Sud-Ouest, société. À chaque fois, c'est l'actualité, voire l'utilité, d'une géographie enracinée dans les espaces de l'homme qui est mise en valeur par le biais des multiples cheminements d'une " géographie en action ", propre à exprimer les mutations récentes des territoires et des sociétés.C'est que la géographie est devenue un outil clé dans la gestion des territoires par les responsables politiques des grandes agglomérations ou des espaces fédérés par les communautés et les syndicats de communes. Au sein d'un système économique où la fluidité de l'emploi a rendu l'emploi et la société élastiques, les " nouvelles mobilités " prennent aussi leur sens grâce aux analyses des géographes, en convergence avec celles des spécialistes de l'aménagement des territoires et des urbanistes ou ruralistes. Les politistes et les juristes se préoccupent de même de l'interprétation de cette évolution, d'où leur présence dans cet ouvrage.Enfin, les territoires de la Gironde et du Sud-Ouest bénéficient d'une partie spécifique, car, au-delà de leurs études portant sur des espaces nationaux ou européens, les géographes présents dans cet ouvrage savent aussi mobiliser leur boîte à outils au service d'espaces proches, qui permettront au lecteur des va-et-vient entre des champs d'étude variés.
Destructions et renaissances urbaines du XVIe siècle à nos jours
La notion d'urbicide appartient au vocabulaire classique des chercheurs qui s'intéressent à toutes les formes de destruction urbaine, au point de nourrir désormais tout un pan des disaster studies. Mais le fait que plusieurs disciplines en revendiquent la paternité montre qu'il faut continuer à la discuter; c'est l'ambition de ce livre.Qu'est-ce que la mise à mort d'une ville? Si la guerre est une caractéristique sui generis de l'urbicide, elle ne saurait recouvrir entièrement la notion. L'urbicide est en effet emblématique du rapport affectif que les sociétés urbaines nouent autour de leur ville, quand les violences infligées à la ville, à son architecture, à sa population et à sa culture menacent l'urbanité au point de se muer en catastrophe urbaine. L'urbicide existe alors autant en temps de guerre qu'en temps de paix, autant dans les faits que dans les récits et les images. Ceux-ci expriment tout à la fois une perte et la nécessité de la réparer afin de construire une mémoire de la catastrophe.La renaissance urbaine coïncide toujours avec l'urbicide, qui met en lumière la résilience des sociétés et la vigueur des territoires mutilés. Toutes ces questions sont au cœur de ce livre collectif de près de trente auteurs issus de formations différentes (architecture et urbanisme, histoire et histoire de l'art, géographie, droit, sociologie) mais acquis à l'idée que les logiques de l'urbicide ne peuvent apparaître sans profondeur historique ni dialogue interdisciplinaire.
Propos d'ateliers Jingzhou et Xiangfan dans le Hubei - Chine
L'un des paradoxes des politiques urbaines actuelles des villes historiques chinoises se traduit sur le terrain par une volonté affichée de protection du patrimoine et la réalité des enjeux de destruction-reconstruction des opérations de rénovation urbaines. C'est le cas notamment des quelques villes anciennes dont les remparts ont échappé aux destructions généralisées depuis l'ère des réformes promouvant les espaces publics et les nouveaux quartiers de la ville ouverte.Dans le présent ouvrage, les intentions qui ont présidé aux travaux des ateliers des villes historiques Jingzhou et de Xiangfan dans la province du Hubei, en coopération entre l'Université de Wuda à Wuhan et l'ENSAP de Bordeaux en 2005-2006, se sont inscrites dans une démarche toujours d'actualité à l'échelle des villes moyennes et petites, notamment des provinces de l'intérieur, du fait notamment des politiques de mise en valeur du patrimoine et du développement du tourisme: les orientations officielles chinoises actuelles prenant en compte à la fois la protection et la réhabilitation des villes anciennes et la complexité augmentée des enjeux de modernisation.Le projet d'architecture, tel qu'on le perçoit ici, s'effectue dans le cadre d'un projet urbain prenant en compte les facettes de la singularité des villes existantes. Même s'il fut élaboré dans un temps court, notamment celui de l'analyse, il fut " impressionné " par la force des caractères urbains, des traditions et des pratiques contemporaines de l'habité, acceptant certaines conditions contradictoires, voire paradoxales. Dans cet ouvrage, après une première partie mettant en scène les contextes et la problématique des interventions, les travaux présentés ici proposent des voies de projets multi-scalaires et d'articulation complexe de leurs composantes, intégrant l'enceinte urbaine comme référant et élément du projet.
Ce volume porte à connaissance les décisions politiques et les choix architecturaux qui ont présidé à la mise place d'un des plus grands campus de France sur le territoire de l'agglomération bordelaise entre 1930 et 1967.Le travail historique sur la base de plans et de documents issus des archives du Rectorat permet de mieux comprendre la spatialité ambiguë qui caractérise les lieux à l'heure actuelle.Il met en évidence les structures invisibles issues d'une négociation entre les multiples acteurs impliqués dans la fabrication du campus qui contribuent encore fortement à forger l'identité de ce territoire " hors normes " au sein de la métropole bordelaise.
Ce second volume de la collection ABC-Atelier Bordeaux Campus propose un regard porté sur le campus Talence-Pessac-Gradignan par les étudiants paysagistes.Ces derniers nous invitent à observer le territoire du campus dans ses diverses dimensions : géographiques, organiques, sensibles et usagères pour fonder une approche du projet de paysage par la notion du terrain et de ses données existantes.Il s'avère que par bien des points ces approches sensibles recoupent les constats établis à partir de l'étude du volume 1 de la présente collection – Structures –, en particulier lorsqu'elles pointent les marques de l'inachèvement du plan masse d'origine ; la sensation de vides illisibles renvoyant directement à l'abandon de la grande composition paysagère initiale qui prévoyait un écrin végétal dense autour de la plaine centrale dédiée aux activités sportives.
Comment parler de la ville dès lors que l'on choisi de la traiter en tant qu'objet présent, isolé de toute nomination, de connotation historique et culturelle ? Tel est le propos qui a conduit à l'élaboration de méthodologies originales et a la présentation de nouvelles images intellectuelles du code urbain.S'appliquant au cas bordelais, les outils d'investigation permettent de présenter deux grands ensemble de données, venant certes en complément mais répondant à deux considérations, la ville en tant que continuité spatiale dans un site d'une part, la ville structurée par le réseau hiérarchisé d'une voirie qui forme l'espace tout en s'inscrivant strictement dans la nappe urbaine.Pour le premier thème, il apparaît que l'essence même des propos peut être d'établir une liaison conséquente entre ce qui ressort du monde des images et de la représentation et la mise en forma langagière qui implique l'usage résumé de la métaphore comme forme d'expression des choses spatiales. Le second thème travaille sur les structures organisatrices en s'efforçant de définir une logique de hiérarchisation permettant le passage de l'ensemble urbain jusqu'aux éléments de proximité qui fondent la vie quotidienne. La coordination entre les deux perspectives s'impose dans sa capacité à lier la continuité du bâti avec les réseaux de la communication illustrant l'efficacité d'une approche initialement définitive fondée sur la construction thémique de la linguistique avec l'empirisme méticuleux des traductions graphiques indispensables à l'identification originale de ce réseau intermédiaire du " raidisseur ".Ainsi, une image originale de l'espace urbain va naître combinant un exposé dense sur les modalités de l'agglomération spatiale structurée par une mission organisée d'un réseau de voiries imaginant et maintenant la solidité de la ville.
Est-il possible, aujourd'hui, de penser l'urbain en terme de projet?Dans un climat d'incertitude, une attitude consiste à comprendre le projet d'architecture et de paysage comme une ouverture au devenir réel et à en faire, dans le cadre d'une école, un outil de réflexion et d'innovation en prise directe sur la complexité des enjeux urbains. L'Opération Campus portée par l'Université de Bordeaux est l'un des enjeux majeurs pour les dix prochaines années. Autour de son schéma directeur immobilier et d'aménagement traçant une ambition collective et territoriale, l'Université doit notamment articuler son projet urbain avec le développement de sa recherche et ses formations en s'appuyant sur une mutation institutionnelle et organisationnelle.
Les transformations spatiales, sociales et territoriales de la ville – au sens générique du terme – s'élaborent à la fois sous l'effet d'influences externes multiples, liées aux environnements économiques, culturels, territoriaux, et des dynamismes endogènes des espaces urbains. Pour appréhender cette complexité mouvante, les sciences de la ville suivent actuellement des cheminements pluriels et s'efforcent de renouveler leurs problématiques de recherche.C'est dans cette perspective que s'inscrit cet ouvrage qui propose de répondre à une cinquantaine de questions sur la ville et son devenir, en pensant la réinvention de l'urbain autour de trois thématiques : les sémiotiques et les langages de l'urbain, les stratégies et les acteurs urbains, les synergies et les énergies urbaines. Sont ici réunis, autour du géographe Jean Dumas, des chercheurs et des acteurs reconnus dans les champs de la géographie, de l'aménagement et des sciences sociales, et ayant collaboré avec lui.Ces 50 questions à la ville interpellent la communauté scientifique et les doctorants qui prennent la ville et l'urbain pour objet de recherche, mais également les étudiants d'architecture, de géographie et d'urbanisme, ainsi que tous ceux qu'intéressent les changements actuels d'un espace dominant de la vie publique et sociale.
Les villes du Québec, comme celles de l'ensemble des pays occidentaux ont été marquées par plusieurs périodes distinctes de croissance économique, une assez rapide (1962-1975) et une plus lente (1976-1990), la relative reprise n'est, ensuite, pas continue et la crise de 2008 rappelle l'incertitude des conjonctures internationales. Dans ce contexte, le Québec ne fait pas exception dans la période succédant à la Révolution tranquille, mais les actions socio-économiques, culturelles et aménagistes des villes québécoises soulignent des particularités originales. Les auteurs de cet ouvrage, éminents spécialistes des villes québécoises, mettent en avant les spécificités urbaines de la province et traitent surtout de Montréal qui s'affiche comme le moteur économique et expérimental de la région. Ils évoquent et renforcent l'hypothèse d'une " École de Montréal ", celle d'une " montréalité en formation ".
Urbanité et aménagement des rues et des ponts au Canada et au Québec
Les sites publics, ici les rues et les ponts, participent à la construction d'identités communes en s'inscrivant dans l'espace vécu et quotidien des groupes et des habitants. La rue peut être considérée comme l'essence de la ville, sa plus petite synthèse partielle. À la fois un système et l'élément de systèmes plus vastes, elle permet d'afficher l'urbanité. Les ponts sont aussi symboliques des villes, ils prolongent les rues, mais sont des métaphores du lien et s'ouvrent à bien d'autres rhétoriques où se mêlent l'idéel et le réel. Ce livre propose des lectures croisées sur les rues, symbole politique et identitaire, mais aussi marchandes et festives et sur les ponts qui les prolongent. Ces lectures prennent un relief particulier en raison des questions identitaires du Québec, mais sont largement transposables à l'ensemble des sites publics des villes en général.
Ce qui caractérise le Team X est une tentative de synthèse entre les contraintes matérielles des programmes de logements collectifs à grande échelle, la volonté de prendre en compte les goûts des futurs occupants et le contexte local, mais aussi une exigence intellectuelle et une appartenance à l'avant-garde artistique. Sa dimension internationale l'inscrit dans le mouvement actuel de mondialisation des références, des modèles et des pratiques. Cet ouvrage offre une analyse critique de programmes de logements réalisés par des membres de ce courant dans les années 1950-70 en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en France, sous la signature d'Alison et Peter Smithson, Jaap Bakema, Georges Candilis, Alexis Josic et Shadrach Woods.
Dans son acception classique, dite républicaine, l'espace public traverse une crise dont beaucoup pensent qu'il ne s'en remettra pas. Menacé aussi dans ses manifestations matérielles par la violence, l'insécurité et les divers communautarisme ou replis sur soi, l'espace public ne semble plus pouvoir répondre aux attentes dont il avait fait l'objet au travers de l'aménagement. L'ouvrage prend le contre-pied de ses interprétations en montrant que la préoccupation pour l'espace public reste essentielle. Une approche nouvelle est proposée ici, qui associe étroitement trois composantes : la matérialité, la politique, l'action. L'espace public mis à l'épreuve des grands enjeux contemporains permet de parler tout autant de régressions que d'émergences.