L'institutionnalisation de fait des créoles à base lexicale française a été consacrée par la création, en l'an 2000, du CAPES de créole, concours transversal qui intègre dans un même dispositif le guadeloupéen, le guyanais, le martiniquais et le réunionnais, sans pour autant se fermer aux autres créoles de la zone américaine (dominiquais, sainte-lucien, haïtien, louisianais) et de la zone de l'Océan Indien (mauricien, seychellois). Ces langues vernaculaires n'ont pas été préparées à exprimer des réalités sortant du cadre traditionnel marqué par une culture de type essentiellement rural. Pourtant, l'extension massive de leurs domaines d'emploi par le canal des médias de masse et, bientôt, des pratiques scolaires est de nature à les mettre en demeure d'assumer dignement tout le champ du dicible.
Ce guide d'ethnobotanique fournit des éléments qui doivent permettre de mieux comprendre comment les sociétés créoles se sont insérées dans leur milieu naturel, mais cette insertion est en plein devenir et il ne faudra en aucun cas oublier tout ce que nous devons au monde végétal.
Marie-Rose Lafleur sociolinguiste, nous propose un catalogue de vannes et d'insultes créoles réalisé à partir d'une enquête menée dans des lycées antillais. De ce relevé elle a pu constater que ces vannes ou insultes qui se construisent à partir de comparaisons avaient beaucoup évolué avec la société, les comparants n'étant plus les mêmes soit qu'ils n'existent plus, soit qu'ils n'ont plus de sens. Les jeunes font référence à leur univers familier, traditionnel, médiatique.La démarche de l'auteur rompt avec celle des créolistes qui œuvrent pour la promotion de la langue écrite, puisque personne n'avait jusqu'ici osé prendre en compte le créole parlé par les jeunes qui semble ici à la fois populaire et grossier. Mais elle ne se contente pas d'un relevé elle en fait une analyse sociolinguistique afin de définir l'évolution de cette langue, ma foi bien vivante.