Ce recueil rassemble trente articles d'Olivier Aurenche, dont cinq sont cosignés. À l'exception de deux inédits, ils ont été publiés entre 1972 et 2007. Ils mettent tous en œuvre une démarche de nature ethnoarchéologique : en quoi les ethnologues peuvent-ils aider les archéologues à interpréter les documents qu'ils exhument ? L'étude des sociétés actuelles peut-elle aider à comprendre le fonctionnement des sociétés passées, préhistoriques ou historiques ? Et la réciproque est-elle vraie ? On élargit le débat en appliquant à l'histoire – ancienne en l'occurrence –, cette démarche actualiste qui, mutatis mutandis, représente un traitement analogue à celui du comparatisme ethnoarchéologique. Les articles sont regroupés en quatre rubriques : les deux premiers traitent précisément de l'actualisme politique en histoire ancienne et les trois suivants présentent la méthode ethnoarchéologique. On passe ensuite aux enquêtes de terrain (six articles) avant de présenter dix-neuf études de cas portant sur l'architecture (quinze articles) ou sur des objets (quatre articles). La plupart de ces articles proviennent de revues parfois confidentielles ou d'ouvrages collectifs difficiles à trouver. Leur regroupement dans un même ouvrage fournit un instrument de travail qui aborde aussi bien les aspects théoriques et méthodologiques que des applications concrètes, en vraie grandeur, dans plusieurs pays du Proche‑Orient (Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Chypre).
Essai sur les monnayages arabes préislamiques de la péninsule d'Oman
A la demande de la Direction des antiquités de l'Emirat de Sharjah, l'auteur a effectué le recensement des pièces anciennes (IIIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle apr. J.-C.) trouvées en surface dans la région de Mleiha ou provenant de son site archéologique, et conservées au musée de Sharlaah
La Syrie est depuis toujours une terre de contact entre la Méditerranée et le Proche Orient. Dès la préhistoire, l'homme y a noué un dialogue avec la nature. Les premiers villages nés sur le bord de l'Euphrate ont vu des populations de prédateurs, chassant et cueillant pour subsister, devenir des agriculteurs et des éleveurs capables de domestiquer les animaux. Les conditions géographiques qui règnent sur la Syrie ont été un grand poids sur cette maîtrise progressive de l'environnement. Autant la Syrie méditerranéenne semblait privilégiée, permettant une agriculture sans irrigation, grâce à des ressources hydrauliques permanentes et abondantes, autant la Syrie intérieure, steppique, ne pouvait être exploitée d'un point de vue agricole sans l'apport d'une eau fécondante.Quel meilleur moyen pour disposer de ressources hydrauliques supplémentaires que de barrer les cours d'eau, temporaires ou permanents, afin de constituer des réserves disponibles pendant la saison sèche ? C'est ainsi que sont nés les premiers barrages, dont on suit l'évolution à travers l'histoire. Les fonctions de cet ouvrage se sont diversifiées au fur et à mesure : simples réserves, moyens de détourner l'eau dans des canaux, producteurs de force motrice pour des norias, des moulins et d'autres dispositifs, dont le dernier avatar est aujourd'hui la centrale électrique.Les exemples de barrages choisis ici, datés, quand il est possible de le faire, de l'âge du Bronze (12e siècle av. J.-C.) à l'époque médiévale, et pris sur différents cours d'eau syriens, témoignent de la façon dont les hommes ont su judicieusement utiliser la ressource dont ils disposaient.