Études rurales, n° 182/juillet-décembre 2008

Travailleurs saisonniers dans l'agriculture européenne
Bénédicte MICHALON,Alain MORICE
Résumé
Les ouvriers agricoles sont les " forgotten men des études rurales ", déploraient en 1996 Ronald Hubscher et Jean-Claude Farcy dans La moisson des autres. Depuis, les abus et les réactions conduisent à mieux connaître un prolétariat tenu longtemps caché et à l'écart des lois. Dans le secteur des fruits et légumes européen, l'industrialisation des méthodes culturales pousse les agriculteurs à une concurrence effrénée qui les oblige,presque partout, à recourir à une main-d'oeuvre étrangère. Des contrats léonins, voire du travail au noir, sont proposés en vue de tirer le meilleur parti de ces migrants tout en faisant obstacle à leur installation comme travailleurset résidents permanents. Ces saisonniers, issus de régions pauvres, vivent dans la crainte d'être évincés l'ann ... Lire la suite
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Livre broché
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ISSN 00142182
Date de première publication du titre 23 mars 2009
ISBN 9782713222054
EAN-13 9782713222054
Référence ER182-01
Nombre de pages de contenu principal 240
Format 20 x 24 x 1.5 cm
Poids 413 g

Alain Morice et Bénédicte Michalon ?, " Introduction " ;
Annie Lamanthe, " Les paradoxes de la formalisation de la relation salariale en milieu rural (Briançonnais) " ;
Marie-Thérèse Têtu-Delage, " Travail agricole et " carrières " des sans-papiers algériens dans la Drôme " ;
Alain Morice, " Quelques repères sur les contrats OMI et ANAEM " ;
Aurélie Darpeix, " Flexibilité interne et flexibilité externe dans le contrat OMI " ;
Bénédicte Michalon et Swanie Potot, " Quand la France recrute en Pologne. Réseaux transnationaux et main-d'œuvre agricole " ;
Frédéric Décosse, " La santé des travailleurs agricoles migrants : un objet politique ? " ;
Béatrice Mésini, " Contentieux prud'homal des étrangers saisonniers dans les Bouches-du-Rhône " ;
Birgit Glorius, " La migration pendulaire de la main-d'œuvre entre la Pologne et l'Allemagne " ;
Cristina Brovia, " Sous la férule des caporali. Les saisonniers de la tomate dans les Pouilles " ;
Dolores Redondo Toronjo, " Les "contrats en origine" dans la production intensive des fraises à Huelva " ;
Emmanuelle Hellio, " Importer des femmes pour exporter des fraises (Huelva) " ;
Pauline Carnet, " Entre contrôle et tolérance. Précarisation des migrants dans l'agriculture d'Almería " ;
Jean-Pierre Berlan, " L'immigré agricole comme modèle sociétal ? ".

 

Les ouvriers agricoles sont les " forgotten men des études rurales ", déploraient en 1996 Ronald Hubscher et Jean-Claude Farcy dans La moisson des autres. Depuis, les abus et les réactions conduisent à mieux connaître un prolétariat tenu longtemps caché et à l'écart des lois. Dans le secteur des fruits et légumes européen, l'industrialisation des méthodes culturales pousse les agriculteurs à une concurrence effrénée qui les oblige,presque partout, à recourir à une main-d'oeuvre étrangère. Des contrats léonins, voire du travail au noir, sont proposés en vue de tirer le meilleur parti de ces migrants tout en faisant obstacle à leur installation comme travailleurset résidents permanents. Ces saisonniers, issus de régions pauvres, vivent dans la crainte d'être évincés l'année suivante, ce qui garantit leur docilité et leur disponibilité. Comment les saisonniers se réapproprient-ils leur destin face à la surenchère productiviste de ceux qui les emploient ? L'hypothèse d'une grave crise de main d'oeuvre est posée, dont le prodrome pourrait être la multiplication des actions judiciaires intentées en France contre les exploitants ou l'État.

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