Ce dossier n°66, consacré à la communication interne, entend questionner les continuités et renouvellements des dynamiques qui animent l'évolution de cette fonction désormais fermement installée dans les organisations. Avec des regards pluriels, les travaux en communications organisationnelles analysent les pratiques professionnelles, les enjeux sociétaux, les conceptions et récits qui (re)positionnent – dans le contexte post-covid19 – la contribution de la communication interne face aux attentes de lien, d'engagement, de sens. Un éclairage international complète ce tour d'horizon.
Les crises actuelles, climatique et écologique en tête, invitent à prendre la mesure des changements en cours. Les sciences de l'information et de la communication, et plus particulièrement les études dans le domaine de la communication organisationnelle peuvent contribuer à éclairer ce qui se joue dans ces changements, et leur portée transformatrice. La notion d'" alter " couplée à celle d'organisation, apparaît pertinente pour approcher cette portée transformatrice, en raison de la diversité de ses déclinaisons et de son potentiel heuristique: altération du système organisationnel en place dont les crises auraient montré les défaillances; altérité comme marqueur d'un fonctionnement qui vient en réparation, en continuité, ou en substitution, alternatif à un type de fonctionnement jugé problématique. Ce numéro explore plusieurs questionnements: de quelles alter-organisations les transformations organisationnelles et managériales en contexte de pandémie et de crise écologique sont-elles le reflet et quelles alternatives organisationnelles sont performées et/ou pensées pour répondre aux enjeux sanitaires, sociaux et écologiques actuels? Les textes présentés se réfèrent à des pratiques issues de la pandémie pour introduire à l'idée d'alter; à la crise écologique, à travers l'analyse et le questionnement d'actions de luttes porteuses d'espoirs; ou encore ils nouent la question de l'alter à d'autres phénomènes appelant, réfléchissant, ou critiquant des formes alternatives d'organisation.
La fabrique de l'intelligibilité des données dans les organisations
Dans ce dossier, les auteurs examinent les manières dont les organisations donnent un sens aux données. Il s'agit, dans un contexte où le travail conjoint avec les informaticiens et les statisticiens est une réalité organisationnelle prégnante, d'envisager les choix épistémologiques, méthodologiques et professionnels qui permettent de conférer du sens aux données organisationnelles issues du monde digital. L'objectif consiste à comprendre comment s'y prennent les organisations pour passer d'un entrepôt de données accumulées à une plateforme de ressources mobilisables et exploitables.Les articles réunis développent des questions liées aux exigences organisationnelles, aux difficultés éprouvées par les acteurs ou encore aux choix (politiques, stratégiques, éthiques) en matière de gouvernance et de gestion des données. Pour envisager ces questions, les chercheurs adossent leur réflexion à des recherches mobilisant le triptyque donnée-communication-connaissance, à des projets de recherche-action dédiés à la gouvernance des données, ou encore à des analyses de discours (code informatique compris) issus de secteurs professionnels spécialisés tels que l'énergie, l'édition logicielle, l'université, les médias ou le spectacle vivant. Un entretien mené avec le directeur scientifique du projet IDEX d-PaRSAS fournit un éclairage sur le processus de la valorisation de données complexes et de leur exploitation à des fins d'analyse communicationnelle.
La santé au prisme de la communication organisationnelle : enjeux, tensions et perspectives
L'enjeu de ce numéro est d'effectuer un tour d'horizon des apports récents de la communication organisationnelle dans le secteur de la santé et leurs perspectives d'évolution. Il s'agit, dans un contexte de post-crise sanitaire et de transformation numérique, de saisir les approches, les méthodologies et les perspectives de recherche induites par les changements de paradigmes dans le rapport qu'entretiennent les organisations avec la thématique de la santé, en étroite interaction avec les domaines du social, de la protection sociale et de la Santé Publique.
Controverses et convergences dans le champ de la communication organisationnelle
La Revue Communication & organisation propose pour ses trente ans un numéro sur les controverses et les convergences dans le champ de la communication organisationnelle. Fidèle à l'esprit qui a prévalu lors de la naissance de la revue en 1992, ce numéro anniversaire a pour ambition d'identifier la place des controverses dans le champ de la communication organisationnelle et de nourrir une argumentation sur les divergences théoriques, épistémologiques ou méthodologiques qui le traversent.Si les premières années de constitution du champ ont donné lieu à des débats assez vifs au sein de la communauté des sciences de l'information et de la communication, les recherches en communication organisationnelle semblent aujourd'hui plutôt se structurer et se développer sur le modèle des studies anglo-saxonnes autour de thématiques communes. Les indices de polarisation des postures sont pourtant nombreux et on les retrouve dans plusieurs arènes de notre discipline.Ce numéro propose de revivifier la longue tradition académique de la disputatio et fait le pari de réhabiliter dans notre champ les apports heuristiques de la controverse, leur capacité à mettre en lumière les polarités comme les convergences, en leur donnant un espace de publicisation. Les auteurs de ce numéro anniversaire ont relevé ce défi chacun à leur manière, à travers des analyses de la littérature et de l'histoire du champ et notamment de notre revue et du groupe de recherche Org&co, mais également autour de thématiques particulières comme l'incommunication, la désorganisation, ou encore la place des affects dans le champ de la communication organisationnelle.
L'intervention en organisation : quels enjeux pour la communication organisationnelle ?
L'objectif de ce numéro est d'ouvrir le débat sur les modes d'intervention en communication organisationnelle et ce qu'ils produisent comme effets sur la production du savoir scientifique, sur la posture du chercheur, sur la manière dont les sciences de l'information et de la communication peuvent prétendre " intervenir " dans les organisations sans se départir de la perspective critique comme condition d'accomplissement de la recherche en communication organisationnelle.
Influence et organisations : cultures, pratiques et mises en perspective
Les discussions autour de l'influence, qu'elles soient de nature académique ou destinées aux praticiens, l'abordent comme un objet que l'on pourrait théoriser, analyser, quantifier, manipuler, voire mettre en marché. Le numéro 60 de Communication & organisation enrichit le champ conceptuel de ce concept en sciences de l'information-communication, par le prisme d'autres notions comme la diplomatie, le lobbying, les pratiques numériques, la micro-célébrité, et même la magie. L'influence comme objet communicationnel est ainsi présentée en fonction de différents contextes de production.
La communication constitutive des organisations : émergence et innovations
Les approches de la communication constitutive des organisations (CCO) partent du postulat suivant: une organisation existe d'abord par les interactions qui y prévalent. Ce champ, l'un des plus dynamiques et innovants des 20 dernières années, permet de saisir la façon dont les discussions, les documents, les interfaces de gestion, les médias socionumériques, et autres textes et conversations, maintiennent et altèrent les organisations. Célébrant les 20 ans des CCO, ce numéro revisite les travaux actuels et propose des perspectives nouvelles pour étudier l'organisation sous toutes ses formes.
Ce numéro cherche à explorer les dynamiques culturelles et identitaires à l'œuvre dans la communication au sein des organisations, dynamiques associées à des problématiques de pouvoir, de changement ou du maintien du statut quo. Cette posture critique de l'interculturel rompt avec des approches classiques axées sur la prise en compte des seules différences de culture nationale, face à la mondialisation (styles de management, acculturation…), pour évoquer un interculturel qui va au-delà de l'international pour s'appliquer à différents niveaux de structuration sociale et organisationnelle.
Ce numéro consacré à " la question européenne dans les organisations " analyse différentes manières dont " l'Europe " se donne à voir, non seulement par le canal des institutions communautaires mais aussi par le canal d'organisations très diverses qui mobilisent le thème européen en fonction de leurs intérêts. En cette période d'évaluation du programme " L'Europe pour les citoyens " (2014-2020), il s'agit plus particulièrement de déceler les possibilités consenties au citoyen de s'exprimer au sein de dispositifs de communication européenne plus ou moins ouverts à sa participation. Ceci implique de repérer les occasions, saisies ou délaissées, de la prise de parole citoyenne à l'égard du thème européen. Les sept articles réunis dans le dossier proposent une analyse critique de dispositifs de communication à vocationeuropéenne. Hors dossier, trois articles issus d'entretiens nous fournissent des éclairages complémentaires: une incursion dans les coulisses de la Commission européenne pour comprendre le fonctionnement du Centre de contact Europe direct, un témoignage des engagements interdisciplinaires du Centre d'études européennes de l'université de Turin en matière de recherches sur l'Europe et une perspective de recherches en communication européenne proposée par la coordinatrice du Laboratoire de recherche sur l'Europe sociale à Bucarest.
Le développement des dispositifs et réseaux numériques a largement bouleversé les pratiques d'information et de communication au travail.Si les recherches montrent souvent les effets positifs de l'usage des technologies numériques pour les organisations et pour les salariés, il existe néanmoins un ensemble de travaux, plus critiques, qui rendent compte des effets délétères, souvent tus, liés à l'introduction des technologies de communication numériques dans les contextes de travail. Leur conception, leurs usages, leurs modes d'accompagnement peuvent soulever des problèmes politiques, éthiques voire sanitaires ou écologiques.Ce numéro de Communication & organisation réunit des chercheurs en Sciences de l'information et de la communication, en Sociologie et en Psychologie sociale et du travail. Il vise à rendre compte, à partir de plusieurs terrains organisationnels (organismes publics, institutions, entreprises privées) et de différents types de dispositifs numériques (gestion du temps, formation, communication à distance, digitalisation des services) de certaines dérives et pathologies liées à l'usage des outils numériques au travail. Les auteurs montrent ainsi des clivages importants entre promesses technologiques initiales et effets réels des dispositifs sur l'organisation du travail et les individus.
Le numéro 55 de la Revue Communication & Organisation interroge la nature des processus sociaux qui accompagnent ce mode d'organisation et cherche à savoir dans quelle mesure l'affirmation d'une référence collaborative dans les modes d'organisation et dans les pratiques sociales conduit à invisibiliser des rapports sociaux, voire à mettre en visibilité des activités et leur coordination.Le numéro 55 s'articulera autour de trois axes: Le collaboratif comme modalité de coordination de l'activité collective. L'équipement de la " collaboration ": outils, méthodes, discours " Collaboratif " et dynamiques organisationnelles.