La promotion du temps partiel par les services publics d'emploi allemand et français
Alors que le nombre d'inscrits dans le service public d'emploi allemand et français atteint des records historiques, cet ouvrage s'intéresse à leur prise en charge et à leur trajectoire. En comparant l'expérience respective des usagers et des conseillers dans les deux institutions, il explique pourquoi un grand nombre de chômeurs sont dirigés vers des emplois à temps partiel, alors que les conseillers ne sont pas enthousiasmés par cette idée. Il souligne ainsi le rôle du service public d'emploi (sa structuration interne, la division du travail qui y règne et les outils fournis aux conseillers) à l'égard de la précarisation sur le marché de l'emploi. Pour cela, l'auteur mobilise plusieurs mois d'immersion au sein d'agences, des dépouillements d'archives historiques et des traitements de données statistiques. Son ouvrage se singularise par rapport aux enquêtes antérieures sur le service public d'emploi: d'abord, il procède à une comparaison franco-allemande point par point, qui permet de confronter l'expérience concrète qu'en font les publics; ensuite, il permet de comprendre comment la précarité est construite par le biais d'échanges administratifs entre quatre murs.
Apprendre un métier, trouver un emploi, poursuivre ses études ?
Cet ouvrage, destiné tant à des chercheur·e·s qu'à des acteurs et actrices de terrain, met en exergue les attentes formulées à l'égard de la formation professionnelle et les lignes de tension qui la traverse. S'inscrivant dans des contextes historiques et nationaux variés (France, Espagne, Suisse), les différents chapitres réunis proposent des regards croisés et interdisciplinaires sur cette filière de formation, souvent considérée comme le " parent pauvre " de la recherche. Ils livrent une analyse des enjeux politiques et économiques de la formation professionnelle et portent une attention particulière aux parcours de formation, aux rapports à l'emploi et à l'insertion, mais aussi aux usages que font les acteurs et les actrices de cette voie professionnelle et de ses diplômes.Ouvrage collectif sous la direction de :Nadia Lamamra est professeure à la Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP).Morgane Kuehni est professeure à la Haute école de travail social et de la santé (HETSL).Séverine Rey est professeure à la Haute Ecole de santé Vaud (HESAV).
Du travail interdisciplinaire à la transformation du travail
Le travail constitue une question majeure dans de nombreuses disciplines telles que l'ergonomie, la psychologie, la philosophie ou la sociologie. La complexité de l'expérience et des relations de travail invite à un croisement des perspectives. Pourtant, le travail demeure peu pensé et étudié en tant qu'objet interdisciplinaire.En interrogeant le regard des disciplines sur le travail, cet ouvrage invite à surmonter les obstacles généralement associés aux démarches interdisciplinaires. Il analyse les effets d'une interdisciplinarité en acte sur la construction des objets de recherche, les activités des chercheurs et la production de connaissance sur les mondes du travail. Enfin, il montre que l'interdisciplinarité s'avère essentielle notamment pour comprendre le travail en contexte pluri-professionnel ou pour proposer des pistes de transformation du travail ou de son organisation.
Ce n'est ni en défaisant l'État social ni en s'efforçant de le restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C'est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu'il est et tel que nous voudrions qu'il soit. Et, aujourd'hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail.Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l'horizon du travail au XXIe siècle est celui de son émancipation du règne exclusif de la marchandise. Comme le montre le cas du travail de recherche, les statuts professionnels qui ont résisté à la dynamique du Marché total ne sont donc pas les fossiles d'un monde appelé à disparaître, mais bien plutôt les germes d'un régime de travail réellement humain, qui fasse place au sens et au contenu du travail – c'est-à-dire à l'accomplissement d'une œuvre.
Les programmes du New Deal au Royaume-Uni font partie de ce qu'en France on appelle " les politiques d'aide publique de retour à l'emploi ". Ils ont été mis en place par les travaillistes dès leur arrivée au pouvoir en 1997, après dix-huit années de gouvernement conservateur. Ils avaient été clairement présentés comme l'un des engagements prioritaires de leur programme électoral. L'originalité des programmes du New Deal résidait dans le recours à la formation, visant à aider les chômeurs de longue durée à retrouver un emploi. Ils se sont adressés au départ aux jeunes, puis aux parents célibataires élevant des enfants, et enfin aux personnes en situation de handicap.Cet ouvrage se propose d'étudier les programmes du New Deal de 1997 à 2010 en les resituant dans le contexte du marché du travail britannique. Une première partie analyse l'influence du modèle américain, mais aussi l'ascendant du monde politique américain sur Gordon Brown, Tony Blair et leur entourage. Il explicite le rôle de la théorie du capital humain, du néo-libéralisme et de la Troisième Voie dans la genèse de ces politiques. Une deuxième partie présente les principales caractéristiques du contexte économique et des différentes composantes des programmes du New Deal. Les principaux enjeux sont exposés aussi bien dans les domaines de l'économie et de la politique sociale que dans celui de la justice sociale et du bien commun.L'étude approfondie de ces mesures, de leur contexte social, politique, économique et culturel a pour but de tenter de faire la part des choses entre leurs différentes composantes. Malgré le bilan contrasté, certaines des solutions envisagées dans le cadre du New Deal pourraient s'avérer nécessaires, utiles et intéressantes à développer afin de résorber le chômage dans le futur et dans d'autres contextes. La question est de savoir si l'abandon du recours à la formation comme remède aux difficultés rencontrées par une partie de la population active à trouver un emploi n'a pas été un peu trop rapide et dans quelle mesure ces programmes ont changé la donne du marché du travail au Royaume-Uni.
Employabilité et insertion des diplômés du supérieur
La professionnalisation des formations supérieures est aussi ancienne que les universités. Cependant, son interrogation en tant qu'objet d'études est plus récente. Dans un contexte de massification des systèmes d'enseignement supérieur, de transformations économiques et de difficultés d'insertion socioprofessionnelles accrues pour les jeunes, le processus de réformes européennes des universités, appliqué également dans de nombreux pays tiers, marque une rupture dans la professionnalisation des offres de formation.Cet ouvrage issu d'un colloque international examine quelques questions que soulèvent ces réformes et leurs multiples conséquences dans plusieurs pays (France, Algérie, Maroc, Tunisie, Québec, Grèce), notamment à travers trois principales dimensions: les mutations dans l'enseignement supérieur et la professionnalisation, les dispositifs de professionnalisation et d'insertion des diplômés et enfin les résultats des réformes de l'enseignement supérieur dans des contextes internationaux.
La France a subi un changement structurel rapide au cours des trois dernières décennies. Elle n'est plus seulement spécialisée dans quelques domaines du secteur manufacturier mais s'est tournée vers celui des services : recherche et développement, activités de commerce ou du secteur financier. Le marché du travail, en accroissant la proportion des emplois à bas et haut salaire au détriment des emplois intermédiaires, s'est fortement polarisé – et la crise de 2008 a exacerbé ce phénomène, probablement lié à l'essor des nouvelles technologies et à l'élargissement de la mondialisation.Vecteur d'inégalités salariales, la polarisation de l'emploi ravive aussi les tensions sociales et les passions politiques. Pour autant, les effets négatifs de ces changements majeurs ne sont pas inévitables. A. Reshef et F. Tubal ouvrent ici des pistes de réflexion originales sur le devenir de l'emploi en France. Et proposent des politiques publiques d'ajustement et de formation qu'il faudrait adopter pour que les gains engendrés par le progrès économique soient mieux répartis.
Cet ouvrage propose une brève histoire de l'extrême gauche en France. Sur un siècle, de la révolution bolchevique de 1917 aux élections présidentielles de 2017, les auteurs évoquent successivement les principales tendances de l'extrême gauche française.Des premiers groupes trotskystes aux " antifas ", en passant par l'affirmation des maoïstes en 1968, il s'agira d'apporter des clefs de lecture permettant de prendre contact avec une thématique composite et de reconnaître les courants et les personnes qui en ont fait l'histoire.
Aide-soignante, préposée aux bénéficiaires, auxiliaire polyvalente ou encore accompagnatrice à domicile sont autant de métiers, le plus souvent au féminin, mal connus, effacés, parfois oubliés, jouant pourtant un rôle essentiel dans le soutien des personnes atteintes de handicaps, âgées, malades ou mourantes. Leur contribution est essentielle au maintien de la dignité de ces personnes.Cet ouvrage a pour ambition de mieux comprendre ces métiers, en prêtant une attention aux collectifs de travail, à la nature des tâches, aux apprentissages et aux conditions de leur réalisation, aux multiples "arts de faire2 dans l'accompagnement et les soins au sein d'univers très contraints. Au travers de ces métiers, sur lesquels il invite à jeter un regard différent, l'ouvrage cherche également à mieux saisir les transformations des dispositifs sociosanitaires, dans différents pays (Belgique, France, Suisse, Québec), les divers établissements de soins et secteurs (soins aux personnes âgées, soins palliatifs, soins à domicile) dans lesquels évoluent ces travailleuses et travailleurs.
Critique d'une notion au regard de ses usages sociaux
L'employabilité est de plus en plus présente dans le langage médiatique, politique, syndical ou patronal. Favoriser, améliorer, développer l'employabilité est devenu un leitmotiv des politiques de l'emploi françaises et européennes, une incantation des employeurs, un objectif prioritaire des conseillers de Pôle emploi et un devoir assigné aux chômeurs et aux salariés. Déjà présente dans les années 1920-1930, la référence à l'employabilité est aussi réactualisée par nombre de chercheurs en gestion, en économie et en sociologie, mais aussi en droit, en science politique et en sciences de l'éducation. Comment cette notion a-t-elle été construite? Par qui et dans quels contextes sociaux? Quels sens lui donnent ceux qui l'utilisent et à quelles fins la mobilisent-ils? Au-delà de ces questions, l'ouvrage interroge les usages sociaux de l'employabilité en montrant comment se référer à cette notion affecte les politiques publiques, le recrutement, la formation et l'insertion dans l'emploi, l'accompagnement des demandeurs d'emploi. Les auteurs interrogent en outre la portée symbolique et la pertinence scientifique de la notion d'employabilité en discutant son utilité pour comprendre le fonctionnement de l'emploi. Ils montrent que cette notion conduit fréquemment à rendre les chômeurs et les personnes mal insérées dans l'emploi responsables de leur situation. Si ce terme polysémique peut recéler plusieurs usages, dans le contexte de chômage massif structurel et compte tenu du fonctionnement de l'emploi, raisonner en termes d'employabilité apparaît finalement plus illusoire qu'opératoire. Cela risque d'enfermer dans un double piège: stigmatiser les chômeurs et persister dans les politiques d'emploi sans résultats face au chômage. Sans modifier les modalités d'usage de la main-d'œuvre, sans augmenter d'une façon ou d'une autre le nombre d'emplois, prétendre améliorer l'employabilité de chacun risque d'avoir pour effet de modifier l'ordre de la file d'attente et d'aggraver l'individualisme et la concurrence au sein du salariat.
Cet ouvrage collectif et pluridisciplinaire analyse les articulations entre expériences et compétences en prenant appui sur des recherches conduites dans l'enseignement supérieur. Il propose des réflexions théoriques et pratiques sur un sujet d'actualité.Son intérêt scientifique réside dans la clarification des concepts (compétences, expériences, projet, orientation, insertion) et la présentation de résultats ouvrant de nouvelles pistes d'interprétation du rôle des acteurs concernés : étudiants, enseignants, responsables universitaires, employeurs.Il réunit treize textes d'auteurs appartenant à des disciplines variées (sciences de l'éducation, sociologie, psychologie) et issus des principaux laboratoires spécialisés sur ces questions.Quatre thèmes structurent l'ouvrage : définitions des concepts d'expériences et de compétences, nouvelles approches de la formation et de la professionnalisation, concepts de projet et d'orientation, approche nouvelle de l'insertion.Cet ouvrage a été conçu et rédigé en direction de tous les chercheurs qui travaillent sur ces sujets et des acteurs de plus en plus nombreux à intervenir dans ce domaine.
Le contrat de travail, que connaît une très forte majorité de la population active, a un contenu de plus en plus riche et complexe. Il est fini le temps où l'on se contentait d'un engagement oral ou d'un court écrit - telle une lettre d'engagement de rédaction sommaire - précisant uniquement la qualification du salarié et le montant de sa rémunération. Actuellement, les contrats incluent de nombreuses clauses – telles qu'une clause de variation de la rémunération, une convention de forfait, une clause de mobilité, une clause d'invention, une clause de conscience pour certains métiers... – qui apportent des réponses essentielles au contenu de la relation de travail. Cet ouvrage propose d'en donner une approche à la fois générale et particulière en vue d'aider les salariés, les praticiens, les étudiants et les enseignants à mieux connaître les droits individuels nés du contrat de travail.