Fruit d'un séminaire de recherche qui s'est tenu à Sorbonne Université, cet ouvrage rassemble des spécialistes de corpus linguistiques, visuels et archéologiques des mondes grec, latin, hébraïque, arabe, perse et sassanide qui ont dialogué autour des controverses antiques, médiévales et modernes à propos des identifications animales.Par sa pluridisciplinarité et sa transculturalité, ce travail collaboratif est un véritable défi qui, loin des chemins battus, offre un panorama solide des connaissances zoologiques pour l'ensemble du pourtour méditerranéen en mettant, notamment, l'accent sur les échanges directs et indirects entre érudits sur la très longue durée.Cet ouvrage, en déconstruisant certaines idées reçues, est destiné aux spécialistes en histoire des sciences, notamment la zoologie, et ceux qui s'intéressent aux cultures antiques, médiévales et modernes à travers une nouvelle approche.
Entre 1944 et 1968, le nombre de doctorats ès sciences physiques soutenu en France est multiplié par 20: la Seconde Guerre mondiale, et l'explosion d'Hiroshima, ayant révélé toute leur puissance, ces disciplines sont à l'avant-garde de la massification et de l'intensification de l'activité scientifique et de la formation à la recherche qui s'affirme des années 1940 aux années 1960. En faisant le choix d'une approche globale tenant ensemble la recherche et l'enseignement supérieur, cet ouvrage propose une socio-histoire de la révolution, silencieuse mais réussie, qui s'opère alors dans les pratiques professionnelles des physiciens et des chimistes, jusqu'à se généraliser à toutes les disciplines. Comment les femmes et les hommes de sciences, considérés et se considérant dans leur majorité comme des savants au sortir de la Seconde Guerre mondiale, changent-ils de métier et deviennent-ils progressivement, mais massivement, des chercheurs? Comment les universités et les grandes écoles ont-elles affronté et rendu possible ce nouveau régime de production des faits scientifiques comme des élites scientifiques?
Savants et instruments au Collège de France au XIXe siècle
L'exposition " À bras-le-corps ! Savants et instruments au Collège de France au XIXe siècle " retrace près d'un siècle de recherches sur le corps, entre physiologie et physique. À partir de la collection d'instruments historiques conservée par le Collège de France, elle fait revivre un cheminement scientifique singulier, de la médecine expérimentale de Claude Bernard à la physique biologique d'Arsène d'Arsonval, en passant, entre autres, par l'analyse du mouvement d'Étienne-Jules Marey. Les savants n'y figurent pas seuls face à leurs découvertes ; c'est un riche milieu qui est dépeint, où interagissent artisans, sujets expérimentaux, ingénieurs, assistants, médecins, professeurs, patients, industriels, société civile et outils matériels du savoir.De la fabrication des instruments jusqu'à la théorisation de la méthode expérimentale, les textes rassemblés dans ce volume donnent à voir l'enchevêtrement d'acteurs, de pratiques et d'intérêts qui caractérise la science en train de se faire.
Ce nouveau titre des Presses de l'Enssib étudie la place des sciences dans la société sous l'angle de leur histoire éditoriale au XXe siècle ; il enrichit l'offre de la collection " Papiers " en histoire de l'édition et en éducation aux médias et à l'information. Au-delà de l'aptitude à analyser les sources ou à comprendre nos mécanismes interprétatifs, il faut en effet appréhender la formation de ce que l'on appelait naguère la culture générale : le commun du savoir.L'histoire des sciences tient une place singulière dans la culture francophone, régulièrement suspectée d'être trop littéraire. Elle a d'abord intéressé des scientifiques dans le cadre de leur discipline et des philosophes ou historiens qui l'entendaient avant tout comme une histoire des concepts ou des grands savants. Les sciences sont désormais, comme tout fait sociétal, l'objet de recherches pluridisciplinaires regroupées sous l'appellation de Science and Technology Studies, une anthropologie dont le lecteur trouvera ici l'analyse des pratiques éditoriales.Dans une approche combinant sciences de la nature et sciences humaines et sociales, alternant recherche et vulgarisation, regards d'historiens et témoignages d'acteurs, ce volume ouvre une perspective inédite sur l'histoire des savoirs dans nos sociétés. Au regard des interrogations contemporaines sur la notion de progrès scientifique, les réflexions qu'il présente concernent non seulement les professionnels de la " chaîne du livre " mais encore le public éclairé des humanités modernes.Ont contribué à cet ouvrage : Laurence Bénichou, Emanuel Bertrand, Claude Blanckaert, Renaud Debailly, Wolf Feuerhahn, François Gèze, Albéric Girard, Raphaël Larrère, Sébastien Lemerle, Élisabeth Parinet, Hervé Serry, Valérie Tesnière.
Cette revue est à la fois le bulletin de liaison de l'IREM de Besançon et une revue scientifique à destination d'un public national et international intéressé par la recherche sur l'enseignement des mathématiques.Elle a vocation à publier— les productions de l'IREM de Besançon et des autres IREM;— les actes de colloques des IREM;— les articles d'enseignants et chercheurs du département de mathématiques de Besançon et d'autres lieux de recherche et d'enseignement des mathématiques.Elle promeut l'interdisciplinarité et invite le regard des sciences de l'éducation, de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie, de la philosophie, de la physique, de la biologie pour maintenir les mathématiques vivantes.La variété du public visé engage la revue à être particulièrement ambitieuse quant à l'accessibilité des textes publiés tout en maintenant leur qualité scientifique.
Un hommage scientifique et amical est rendu à Yannick Marec par certains collègues, professeurs et membres d'associations. Ses nombreuses distinctions scientifiques, diplômes d'honneur, médailles d'or et d'argent, prix décernés à ses travaux lui ont valu la reconnaissance de la communauté scientifique à Rouen comme à l'échelle nationale. Sans oublier l'importance de son action et de ses initiatives nationales et internationales, comme président du conseil scientifique de la Société française d'histoire des hôpitaux.
Qu'est-ce que le Bureau des longitudes? De quoi est-il le nom? Créé en 1795 à l'initiative de l'abbé Grégoire, il a été un lieu de savoirs hybrides, à mi-chemin entre une académie scientifique et un espace d'administration des sciences et des technologies. Rendre compte de l'évolution d'une telle institution sur la longue durée représente en soi un défi. Cet ouvrage propose, dans une perspective micro-historique, des histoires du Bureau des longitudes. Celles-ci mobilisent des focales, des échelles, des perspectives et des méthodologies d'analyse variées, à partir d'un même corpus: les procès-verbaux du Bureau des longitudes. Les quinze contributions présentées ici mettent en évidence la portée heuristique de l'exploitation de cette source archivistique originale pour l'historien des sciences et des techniques. Elles sont organisées autour de six sections qui se recoupent et dialoguent entre elles: acteurs et institutions scientifiques; politiques nationales des sciences; métrologies; politiques instrumentales; politiques internationales des sciences et contrôle du territoire. Cet ouvrage collectif prolonge un livre programme, Pour une histoire du Bureau des longitudes (1795-1932), publié en 2017 dans la même collection.
Un corps intermédiaire dans la formation professionnelle
Que serait le statut et le rôle d'une infirmière ou d'un infirmier dans l'hôpital d'aujourd'hui sans la formation adéquate prodiguée dans les écoles? À travers l'histoire du Comité d'entente des formations infirmières et cadres, véritable passerelle entre revendications des élèves et pouvoirs publics, et de celles qui l'ont incarné, Christian Chevandier dresse un panorama exhaustif des évolutions, des luttes et des victoires d'une profession sur laquelle repose tout un système de santé. Se plonger dans le passé du Comité d'entente, c'est retrouver, au cours du siècle précédent, cette quête d'un enseignement de qualité et ce désir de valorisation qui habitent encore les étudiants d'aujourd'hui.
Une préoccupation d'état pour l'enseignement primaire apparaît vraiment au moment de la Révolution française. Dès cette période, l'enseignement du " compter ", du calcul devient une question prioritaire à côté de celui de lire et écrire. Les écoles primaires, créées pour des générations de jeunes français et françaises. Toutefois pendant le XIXe siècle, la réflexion pédagogique appliquée aux disciplines scolaires est balbutiante.Des pédagogues commencent à s'intéresser à l'enseignement sclaire.Des auteurs vont s'essayer à la composition de manuels scolaires utiles pour les élèves et les maîtres des écoles primaires. L'évolution formelle de ces livres est manifeste au fil du XIXe siècle.La présente recherche s'appuie sur l'analyse de plusieurs dizaines de manuels scolaires d'arithmétique publiés avant les lois scolaires de la Troisième République. Une méthode pédagogique s'y affirme, utilisée par la très grande majorité des auteurs, une méthode procédurale. Elle associe un petit nombre d'énoncés théoriques qu'il faut apprendre par coeur, et beaucoup de règles pratiques pour apprendre les nombres, pour calculer des opérations, pour faire des exercices ou résoudre des problèmes en grand nombre. Cette méthode procédurale insiste sur la nécessité de " faire " : faire des opérations, faire des exercices pour apprendre l'arithmétique.
En 1550 Francesco Sansovino, à l'aube de sa carrière d'écrivain et d'éditeur, entreprend de révéler à ses concitoyens les mystères du corps humain. Il publie à Venise, en langue vulgaire et dans un format réduit, un traité d'anatomie qu'il intitule L'Edificio del corpo humano en hommage à son père l'architecte Jacopo Sansovino. Ce sera un des premiers livres de poche de notre société occidentale, un ouvrage de vulgarisation qui témoigne de la volonté de diffuser au Cinquecento les fruits de l'humanisme et de la science dans un large public, celui qui ne maîtrise pas le latin, la langue des lettrés et des savants.La traduction commentée du texte original rend compte des connaissances anatomiques de l'époque et d'une série de concepts insolites censés expliquer le fonctionnement de notre organisme, le rôle des humeurs et des esprits, la capricieuse évacuation des résidus, la théorie vitaliste, la circulation veineuse à rebours, la chaleur du cœur et la froideur du cerveau, la nocivité du coït, la malédiction des menstrues, l'influence des planètes sur la grossesse et les performances des dératés, un ensemble étonnant d'idées reçues, remontant aux temps galéno-hippocratiques et dont certaines sont encore vivaces de nos jours.
La dualité d'Isbell ou les voies à double sens des raisonnements scientifiques
De Hilbert à Girard, en passant par Gelfand et Grothendieck, nombre de grands mathématiciens ont, en l'espace d'un siècle, obtenu des résultats aussi spectaculaires que profonds. Ce que peu d'historiens ou philosophes des mathématiques ont perçu, c'est que ces résultats sont les sommets escarpés d'un puissant massif qui ne dit pas son nom. Ces mathématiciens affirment en réalité un nouveau constructivisme qui témoigne d'un renouveau du structuralisme mathématique. Alors que les mathématiques modernes nous ont appris comment construire toute forme d'action (disons des fonctions) à partir d'observables (disons des points), les mathématiques contemporaines nous ont montré comment, grâce à différents théorèmes de représentation, nous pouvons réciproquement reconstruire les espaces d'observables à partir de la seule notion d'action. Cet ouvrage poursuit une triple ambition. Il vient d'abord combler une lacune: la relative indigence de la littérature philosophique consacrée à ce constructivisme représentationnaliste. Il avance ensuite une thèse structuraliste en proposant de rassembler les dualités géométrie/algèbre sous une structure mathématique unifiée appelée dualité d'Isbell. Il montre enfin comment ce constructivisme peut être fécond pour les sciences appliquées, en proposant de revisiter deux théories dans deux champs disciplinaires différents: la théorie de l'équilibre général (économie) et la théorie du problème (épistémologie).
Au cours des cinquante dernières années, l'explosion de la biologie moléculaire a imposé à la tradition de l'ancienne " histoire naturelle " un choc intellectuel et institutionnel sans précédent. La biologie " pré-moléculaire " a dû, pour survivre, subir une sorte de décantation. Des disciplines anciennes en sont ressorties comme métamorphosées et rajeunies.Aujourd'hui l'urgence mondiale des problèmes environnementaux démontre plus que jamais l'extrême utilité des approches naturalistes, à toutes les échelles de perception, y compris moléculaires.Armand de Ricqlès montre, dans sa leçon de clôture au Collège de France, comment une discipline dite " traditionnelle ", la paléontologie, a su se renouveler et survivre à l'heure des grands changements.