Parole et chant à l'Âge classique (XVIIe et XVIIIe siècles)
La voix humaine est un instrument fascinant qui transmet avec la parole, dans le chant et la déclamation non seulement les idées, mais aussi les émotions de la personne qui l'émet. Depuis longtemps, son expressivité intéresse les hommes, théoriciens comme praticiens, et différentes voies ont été empruntées pour la cerner et pour la décrire.La particularité de la pensée de l'Âge classique est qu'elle est profondément interdisciplinaire. Elle vient du fait qu'à cette époque, musique et langue présentent des liens structuraux fondamentaux, une caractéristique qui permet de confronter logiquement les disciplines et de relier différentes traditions disciplinaires dont le lien théorique étroit s'est largement affaibli au cours de l'histoire. Pour ce faire, ce livre exploite des textes et compositions des grammairiens, des orateurs, poètes, musiciens et philosophes français des xviie et xviiie siècles.L'approche interdisciplinaire permet la redécouverte d'un étonnant foisonnement d'idées, d'images et de méthodes dont nous sommes certes les héritiers, mais sans lesquelles les travaux expérimentaux des phonéticiens au xixe siècle n'auraient pas été possibles et qui, plus que l'on pense, déterminent aujourd'hui encore notre compréhension de l'expression vocale.
L'optatif à travers les langues - The optative : a cross-linguistic study
Ce numéro de la revue Syntaxe & Sémantique est le fruit d'une collaboration entre linguistes français et russes. L'optatif reste une catégorie insuffisamment étudiée. C'est d'abord une catégorie notionnelle qui consiste en l'expression directe du souhait du locuteur. Cette catégorie notionnelle pourra être vue comme plutôt sémantique ou comme pragmatique, en fonction de ce que l'on met derrière ces termes. Les articles de ce recueil permettent une première exploration, sous une même couverture, de cette catégorie notionnelle négligée, qui semble pourtant présenter une certaine universalité, malgré son degré très variable de grammaticalisation. Les études réunies dans ce numéro sont essentiellement théoriques et descriptives. Certaines d'entre elles ont une portée diachronique.
Morphologie et syntaxe des formes en -?? dérivées de participes d'Homère à Polybe
Le grec ancien possède une série de formes où le suffixe productif pour dériver des adverbes de manière sur base adjectivale, -ως, s'est associé à des thèmes de participes. Certains d'entre eux, en particulier ἐχόντως, sur le participe présent du verbe " avoir ", semblent capables de régir un complément d'objet. Cette particularité invite à s'interroger sur les rapports de ces formes avec le paradigme verbal. S'agit-il de participes ou de converbes, ou faut-il y voir des formes devant leur existence à l'adjectivation du participe sous-jacent?Le présent travail s'efforce de répondre à cette question et de fournir une description de cette classe de mots, qui n'a jamais fait l'objet d'une étude systématique. Les caractéristiques morphologiques et les emplois de ces formes sont examinés dans un corpus constitué de la plupart des textes littéraires des périodes archaïque et classique, ainsi que de quelques textes plus récents. Afin de déterminer le statut de ces formes, leur syntaxe est comparée avec celle de différentes constructions typiques de participes, d'adjectifs ou d'adverbes: constructions absolues (en particulier accusatif absolu impersonnel), participes circonstanciels, adjectifs en apposition prédicative, adverbes de manière, d'intensité ou encore adverbes de phrase.
Créée en 2002, la revue Formes poétiques contemporaines étudie la poésie de XXe et XXIe siècles dans sa dimension formelle.La forme est ici conçue comme ressortissant à l'ensemble des plans qui relèvent de la dimension linguistique, infra-linguistique et/ou visuelle du texte, et qui se prêtent à l'observation et à la description méthodiques. FPC accueille des articles de réflexion et d'analyse scientifique dans des dossiers thématiques – pour ce numéro 13, "La Phrase" –, mais aussi des contributions des poètes eux-mêmes.
Les colloques Res per nomen sont traditionnellement consacrés à l'un ou l'autre aspect de la référence, c'est-à-dire du lien nécessaire entre la langue et notre expérience commune et individuelle du monde. La sixième édition du colloque, en mai 2017, a mis l'accent sur la question de la catégorie, en particulier celle des catégories abstraites. Si les problèmes sont vastes en ce qui concerne la catégorisation des objets réels, ils le sont encore plus pour les objets abstraits: à quoi font référence des mots comme beauté, vérité, amour ou liberté? Le présent volume recueille les différentes réponses qui ont été proposées à cette question, aussi complexe que passionnante. Comme dans les précédents volumes de Res per nomen, les articles ont suivi l'approche linguistique, théorique ou discursive, ou l'approche philosophique, les différents points de vue pouvant se compléter ou s'éclairer mutuellement. Les frontières entre les domaines ne sont pas forcément simples à déterminer et le dialogue entre disciplines reste ouvert.
Imaginaires de la ponctuation. Ordre et inquiétude du discours
Longtemps négligée de la linguistique, au même titre que ce qui relevait de l'écriture, la ponctuation est désormais au cœur de nombreux travaux; les débats persistent sur l'élargissement à donner au mot même de ponctuation, sur son statut (sémiotique, sémantique, translinguistique…), sur sa ou ses fonctions (prosodique, graphique, logique…).Si la ponctuation est à la fois omniprésente et sujette à caution ou à débat dans les sciences du langage, c'est sans doute en raison du très riche imaginaire qu'elle met en œuvre. C'est à cet imaginaire linguistique, à ce sentiment de la ponctuation que cet ouvrage s'attache. Sont rassemblés ici des contributions permettant de faire émerger, selon cette perspective, une représentation en forme d'imaginaire de la ponctuation et des signes qui la composent.
Ce livre fait suite au manuel, publié en 1995 sous le titre Rédiger en arabe, qui offrait une première approche rationnelle de la rédaction en mettant à la disposition des apprenants une large gamme d'énoncés traitant de thèmes divers. L'exploitation pédagogique du livre nous a permis d'affiner le propos et de mettre l'accent sur la façon dont un savoir est produit. À travers une batterie d'exercices et un chois assez représentatif de textes, l'accent est mis sur l'articulation, la cohérence, la cohésion des idées et des arguments, en vue de l'acquisition d'une compétence rédactionnelle dépassant le recours passif aux calques.
La relation esthétique dans l'enseignement de la lecture de textes littéraires
On assiste depuis les années 2000, au sein des études littéraires et des approches didactiques de la littérature, à un recentrement sur la dimension expérientielle de la lecture de textes littéraires. Lire la littérature n'est plus uniquement considéré comme une activité d'analyse et d'interprétation, mais également comme une expérience esthétique, durant laquelle le lecteur se voit affecté, voire transformé par l'œuvre. En classe de français, les élèves sont encouragés à lire des textes littéraires dès l'école primaire et à les " apprécier ". Mais qu'est-ce qu'apprécier un texte littéraire en classe ? Comment permettre aux élèves d'accéder à une expérience esthétique ? Quels sont les dispositifs d'enseignement qui favorisent la rencontre entre l'élève et l'œuvre ? Autant de questions auxquelles le présent ouvrage tente de répondre, à travers la description et l'analyse comparative de pratiques effectives d'enseignement de la littérature classique et contemporaine, de l'école primaire au lycée.
Que leur visée soit pédagogique ou critique, les théories du style présentent une orientation normative très marquée. Elles cherchent avant tout à imposer une définition du " bon style " et à rejeter ce qui s'y oppose dans un espace trouble, celui de l'incorrection et du ratage. Le défaut trouve pourtant sa place dans la réflexion stylistique. Contre-exemples, polémiques à l'égard de théories concurrentes ou de praticiens honnis, analyses cruelles ou voulues telles d'œuvres considérées comme vicieuses: au-delà de la verve propre à la dénonciation des fautes de style ou de goût, le défaut permet d'affiner les prescriptions stylistiques et d'enrichir le jugement critique. Il devient un outil permettant d'expliciter et de renforcer la norme. Mais l'infraction stylistique peut aussi, à l'inverse, venir menacer la norme. Si elle est volontaire et assumée, elle entre alors en concurrence avec le " bon style " dans un mouvement visant à imposer un modèle artistique neuf. Le présent volume – issu d'un colloque de même titre qui s'est tenu à Paris en janvier 2013 – a pour objets cette dialectique et la faculté des artistes, des praticiens et des techniciens à porter un regard historicisé sur eux-mêmes, sur leurs productions et sur le champ dans lequel ils s'inscrivent. Il contient vingt études de cas, dans des champs disciplinaires variés (rhétorique, études littéraires et linguistiques, philosophie, théâtre, cinéma, arts plastiques) et des espaces culturels divers, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.
Si avant toute chose, parole et langage sont voix, la voix, elle, ne peut se réduire seulement au langage. Le langage, quant à lui, au vu de toutes ses possibilités, n'entre pas non plus dans le seul champ de la vocalité: la communication linguistique recourt depuis longtemps à des techniques et des outils de nature non verbale, depuis les différents systèmes d'écriture jusqu'aux moyens contemporains de préservation, de traitement et de diffusion du son. C'est peut-être la littérature – non restreinte à des formes verbales artistiques ou esthétiques – qui témoigne le mieux de cette pluralité de la voix. Elle est, pour reprendre l'image de Martin Lienhard, la gardienne irremplaçable de ses traces. Malgré tout, la voix s'échappe aussi de ses traces littéraires ou écrites, dans la mesure où, dans ces empreintes, la vocalité continue de manifester sa présence à travers différentes projections, dans une gamme hétérogène de textes, dans lesquels elle s'enrichit, se transfère ou se transforme. À partir de corpus écrits et oraux qui relèvent des différents domaines – histoire, fiction, religion, politique, théâtre –, les douze études de ce recueil interrogent divers aspects suggestifs de cette pluralité de transpositions.
Qu'attendre d'un ouvrage titré Le sel de la langue ? Le fait de ne pas de payer de mots, en se situant délibérément sous l'enseigne de Michèle Aquien. Auteur de dictionnaires et de manuels de versification, mais aussi de L'Autre versant du langage, elle a ouvert une voie reliant la stylistique à la psychanalyse.Le sel de la langue vise donc à penser la justesse de l'expression en dialogue avec l'impensé, voire l'impensable ou l'indécidable de l'infra-langagier. L'ouvrage renouvelle ainsi la question des enjeux du Signifiant, qu'il s'agisse de la justesse des mots, de la saveur plaisante des jeux de langues, ou du savoir qui travaille ce signifiant.Au fil des contributions, Molière, Hugo, Hérédia, Perec, mais aussi Démétrios de Phalère, la poétesse Sappho, Huysmans, Echenoz, et même San Antonio se croisent dans un ouvrage où la verve des contributeurs fait miroir à celle de Michèle Aquien, et où les mots sous les mots esquissent l'autre versant des signes. Un travail collectif où la quête de vérité rencontre avec bonheur l'esprit qui, au fil du temps, fait affleurer le sel d'une langue, cette gabelle d' " un grain de sel dans tes cheveux " chantée par Brassens…
Ce manuel offre un tour d'horizon des théories de la stylistique anglaise, des plus traditionnelles aux plus récentes (prenant notamment en compte des facteurs pragmatiques et cognitifs). Il effectue une synthèse des principaux outils façonnés ou empruntés par les stylisticiens, en France et à l'étranger, pour l'analyse et l'interprétation de textes de langue anglaise (essentiellement littéraires) appartenant à des genres et à des époques variés. Inédit par son effort d'intégration des travaux anglophones trop rarement mobilisés en France, il propose en outre des applications pratiques de ces théories afin d'en saisir les potentialités tant pour l'étude des textes que pour la pratique de l'écriture. Il met en effet en lumière les liens étroits qui se tissent entre les apprentissages de la grammaire et du style. Enfin, il propose des pistes d'exploration contribuant à l'orientation actuelle des travaux dans le domaine. Mettant la recherche avancée au service des préoccupations pédagogiques, cet ouvrage s'adresse à tous les étudiants anglicistes, de la Licence au Master, intéressés par les effets stylistiques et les enjeux pragmatiques des discours. Il espère dans le même temps satisfaire certaines des attentes des doctorants, enseignants et chercheurs désireux d'une mise à jour de l'état des savoirs dans ce qui constitue désormais un domaine consolidé de l'anglistique.