Durant plus d'un demi-siècle, les témoins de la Révolution et de l'Empire ont pris la plume non seulement pour relater leurs carrières, mais aussi produire des études historiques sur la séquence 1789-1815 qui venait de s'achever, en adoptant la posture théoriquement impartiale de l'historien. Forts de leurs souvenirs et de leur documentation, à une époque où l'histoire déchaînait les passions mais où les archives publiques n'étaient pas encore accessibles, ils ont brièvement détenu une sorte de monopole éditorial, avant d'être concurrencés par des historiens plus jeunes, moins marqués par les événements, qui ne ressentaient pas le besoin de s'expliquer ou de se justifier.En opérant un retour aux sources, notamment grâce à l'apport des archives de Lamartine, de Walter Scott, de La Fayette, de Thiers, de Michelet, de Tocqueville, de Las Cases, de Prosper de Barante, ou du chancelier Pasquier, cet ouvrage étudie sous un angle original l'évolution des méthodes de travail des historiens, de la période romantique à la naissance du positivisme, mais aussi les premières polémiques autour de l'interprétation des grands événements de la Révolution et de l'Empire, qui laissèrent certains témoins pleins d'amertume. De nombreuses lettres, des manuscrits et des notes critiques inédites viennent enfin dévoiler le rôle de conseiller historique joué par certains personnages de premier plan comme Barère, Talleyrand, Metternich, Caulaincourt, Marmont ou encore Jérôme Bonaparte.
Qui sont les ennemis du livre? Dit-on "défaits" ou "défets" de reliure? Et pourquoi ne devrait-on pas parler de "peau de truie"? C'est à ces questions insolites que se propose de répondre cet abécédaire. Il fait voyager le lecteur de "l'amour" au "z" gothique zigzagant parmi les caractères romains, en passant par la "coquille", le "ut!" ou "(la salle) Y" de la Bibliothèque nationale de France. Sous ces entrées décalées, sont abordées les principales facettes du livre ancien envisagé dans sa matérialité.
Ouvrages publiés par les chanoines réguliers de saint Augustin de la Congrégation de France (1624-1800)
La Bibliographie génovéfaine forme, avec la Prosopographie génovéfaine publiée en 2008, un matériau exceptionnel pour l'histoire de la Congrégation de France (1624-1790). À travers plus de 3 000 notices et un appareillage riche, cet ouvrage de Nicolas Petit, conservateur durant dix-sept ans à la Réserve de la bibliothèque Sainte-Geneviève, met en lumière la diversité des écrits produits par les génovéfains. Hommes d'Église, auteurs de textes (décrets, circulaires, statuts...) qui retracent la vie de la congrégation et son administration, ce sont aussi de véritables hommes de lettres ou de sciences dont les écrits sont réédités et traduits, tels Louis-Pierre Anquetil ou Alexandre-Guy Pingré.
Alors que les aspects astronomiques et mathématiques des calendriers employés par les grandes civilisations sont relativement bien connus, le calendrier entendu comme objet, utilisé au quotidien pour " habiter le temps ", le prévoir et le maîtriser, omniprésent dans les espaces privés et publics des sociétés anciennes, a été peu étudié pour lui-même. L'enjeu est ici de partir de sa matérialité, de son illustration, de son contenu ou encore de ses remplois, voire de ses usages détournés, qui trahissent autant d'appropriations, avant que l'introduction à des dates variées de la xylographie et de l'imprimerie n'accompagne de nouveaux usages et de nouvelles manipulations.Fruit d'une recherche collective menée par l'École des hautes études en sciences sociales, l'École française d'Extrême-Orient et l'École nationale des chartes, le présent volume embrasse de larges horizons culturels et géographiques et permet de scruter et de confronter l'exceptionnelle diversité de ces objets. Les cycles calendaires manuscrits ou gravés produits dans l'Europe antique et médiévale entrent ainsi en résonance avec les calendriers retrouvés dans les tombes et grottes de Chine réalisés entre le IIIe siècle avant notre ère et le Xe siècle après notre ère, ou encore avec ceux qui furent conçus au Japon du VIIIe au XVe siècle et plus tardivement en Asie du Sud et du Sud-Est.