Les matricules des bâtiments et des hommes, la correspondance des commissaires de l'Inscription maritime, mais aussi des documents inédits conservés à Cherbourg par le Service historique de la Marine et le témoignage de la presse du temps constituent une mine de documents que ce travail collectif a tenté d'exploiter.Dans un espace bien délimité (la côte du Val de Saire, quartier de la Hougue), durant une période déterminée (de 1820 à 1870), il s'est agi de montrer comment vivait cette population de gens de mer comprenant une majorité d'inscrits maritimes, ce qu'étaient son quotidien, ses activités, le cadre juridique et l'environnement économique auxquels elle était soumise. Il en ressort un tableau contrasté, témoignant d'une existence rude où les risques sont grands et la situation souvent précaire, mais où les conditions de vie, très particulières, apparaissent souvent plus favorables que dans l'ensemble des couches populaires du temps.Se situant à l'articulation d'une période où beaucoup de choses changent dans la vie maritime et à un moment de l'histoire passablement agité, ce livre devrait intéresser aussi bien l'étudiant que les lecteurs curieux de mieux connaître la vie locale, il y a un siècle et demi.Ouvrage collectif avec une introduction d'André Zysberg.
Rendant ainsi hommage à Jean Ray et à son héros Harry Dickson, le peintre Alain Letort a réalisé une vingtaine de toiles, représentant autant de couvertures imaginaires pour de nouvelles aventures du célèbre " Sherlock Holmes américain ". Tout y est : le profil à pipe de l'ami Harry, le numéro du fascicule, le titre et la légende, aussi énigmatiques que l'illustration.Reclus pendant vingt-quatre heures sur l'île de Tatihou, dans la Manche, chacun des neuf auteurs ici réunis a inventé une histoire, à partir d'une toile tirée au sort. Le coffret rassemble les textes de Gilles Boulan, Yannick Butel, Belinda Cannone, Zakari Dramani-Issifou, Hugues Labrusse, La Tour F. L., Michel Vital-Le Bossé, Serge Mauger, Jean-Paul Rogues ainsi que le catalogue des toiles de la série " Harry Dickson " d'Alain Letort.
Après l'" âge d'or " de l'époque libérale, la littérature de jeunesse italienne connut son " âge noir ", lorsque le fascisme plaça progressivement sous son emprise les manuels de lecture courante, les livres de loisir et les journaux illustrés, afin de modeler l'esprit de l'" Italien nouveau " et de s'approprier l'imaginaire des enfants. Leurs lectures furent suivies avec la plus grande attention par les pédagogues en chemise noire, afin de diffuser l'idéologie fasciste et d'affermir l'hégémonie du régime par le livre. Ce volume passe en revue toute la production destinée aux jeunes lecteurs italiens, de la Grande Guerre – qui marque le début des pratiques de nationalisation de l'enfance, associées à une rhétorique nationaliste et guerrière – à la chute de Mussolini, en la mettant en étroite relation avec le contexte historique. Il est complété par un riche apparat iconographique, qui présente d'une part les couvertures originales des ouvrages présentés, et de l'autre l'histoire des illustrations et des illustrateurs du Ventennio.
Évêques, paroisses et société dans la province ecclésiastique de Rouen (XIe-milieu du XIIIe siècle)
La réforme ecclésiastique habituellement qualifiée de "grégorienne" est un processus aux conséquences très importantes, qui impacte aussi bien les hommes d'église que le reste de la société médiévale. En Normandie, elle suit des voies et une chronologie particulières. Dans le contexte singulier de la réforme et de la province ecclésiastique de Rouen, qui est très largement mais pas intégralement située dans le duché de Normandie, ce livre examine la manière dont évolue le "gouvernement" des paroisses par les évêques. L'enquête s'intéresse à la capacité épiscopale de contrôle des églises et des clercs, qui apparaît encore largement à construire au XIe siècle, à l'action des évêques, de plus en plus tournée vers la pastorale à partir de la fin du XIIe siècle, et aux conséquences de ce contrôle et de cette action sur la société, c'est-à-dire sur les acteurs locaux, aristocrates, élites villageoises et clercs, qui, eux aussi, exercent ou prétendent exercer des droits sur les églises paroissiales.
Ce livre propose une analyse expérimentale des circonstants à partir d'un corpus de plus de 1100 items circonstanciels recueillis par dépouillement systématique de douze articles du journal Le Monde et traités informatiquement à l'aide d'un système de base de données.L'objectif essentiel est d'expliciter les liens entre l'interprétation du circonstant, sa portée et sa position. À ce titre, la manipulation qui consiste à déplacer (ou à essayer de déplacer) le circonstant est la procédure la plus généralement mise en œuvre. Mais d'autres critères doivent être pris en compte : la ponctuation, qui joue un rôle prépondérant, l'entourage contextuel du circonstant, sa valeur sémantique propre, sa catégorie syntaxique, sa suppressibilité, etc. Au total, c'est une série de regards croisés qui est portée sur la fonction circonstant, la richesse du panorama étant accentuée par la sollicitation de cadres théoriques différents (théories énonciativistes, syntaxe guillaumienne, théorie X-barre).
Le 6 mars 1204 Château Gaillard tombait aux mains du roi de France Philippe Auguste et le 24 juin de la même année, Rouen lui ouvrait ses portes, puis tout le duché de Normandie… Ces événements, qui n'ont pas totalement disparu de la mémoire collective, sont-ils encore vraiment compris ? Quelle est donc cette conquête qui n'en fut pas une, puisqu'au xiie siècle l'abbé du Mont-Saint-Michel, Robert de Torigny, écrivait que le " duché de Normandie appartient au royaume des Francs " ? On sait que depuis 1066, autre date célèbre, le sort de la région se trouvait inexorablement lié à celui du royaume d'Angleterre et, à partir de 1144, à celui du vaste monde plantagenêt, dit aussi " angevin ", qui s'étendait du nord de l'Angleterre au sud des Pyrénées.Il y a désormais huit cents ans, en 1204, s'est donc joué un épisode majeur du destin de l'Europe, qui en a modelé pour des siècles la géographie politique. L'affrontement ne se limite pas à celui de personnalités prestigieuses, presque de légende, Richard Cœur de Lion (dont l'ombre plane encore même si le roi est mort à cette date), Jean sans Terre et Philippe Auguste. C'est le choc de deux royaumes en formation au sortir de la phase féodale de l'histoire de l'Occident, le royaume d'Angleterre et le royaume de France, qui est à l'œuvre.Les historiens et archéologues anglo-saxons et français ont déjà longuement débattu de la portée de cet événement et continuent de le faire. Cet ouvrage se propose de présenter un bilan des recherches les plus neuves menées sur ce point de part de d'autre de la Manche et même outre-Atlantique.
La prééminence irlandaise dans le domaine de la nouvelle a souvent été remarquée par les commentateurs. De George Moore, Edith Somerville et Martin Ross jusqu'à nos jours, le genre a fleuri et rallié les écrivains aussi bien catholiques que protestants, ceux du Nord comme ceux du Sud. James Joyce, Sean O'Faolain, Edna O'Brien, Brian Friel et William Trevor ainsi que beaucoup d'autres qui méritent d'être connus témoignent de cette réussite. " L'importance du seanachie, explique David Marcus, conteur traditionnel, personnage central dans la vie irlandaise rurale jusqu'au XIXe siècle, doit expliquer la prédisposition de l'auteur irlandais du XXe siècle à choisir la nouvelle ".Ce succès, on le doit à la vigueur et à la souplesse de l'anglo-irlandais et à une perspective spécifiquement irlandaise. Ces nouvelles sont une critique des conditions de vie en Irlande, des portraits satiriques ou amusés, des regards qui plongent dans les âmes et dans les cœurs, une recherche de la vérité et de la joie. Elles ont la même intensité et la même densité que les nouvelles des maîtres russes dont elles s'inspirent parfois. Tchekhov marqua ainsi son empreinte sur Michael McLaverty et sur beaucoup d'autres. Certains de ces écrivains sont de véritables poètes en prose.
À l'occasion des 40 ans des sciences de l'éducation en France, en collaboration avec le CIVIIC de l'Université de Rouen, le CREN de l'Université de Nantes, le CREAD de l'Université Rennes 2 et l'IUFM de Bretagne, le CERSE ont organisé à l'Université de Caen le colloque :" Quarante ans des sciences de l'éducation : l'âge de la maturité ? Questions vives ".On ne peut plus avoir l'ambition d'embrasser l'ensemble des positions et des objets de recherche tant celles-ci et ceux-ci se sont multipliés au cours de ces quatre décennies de recherche en éducation au sein des sciences de l'éducation. Le colloque s'est proposé de poser un certain nombre de "questions vives" qui ont permis de faire le point sur quelques dimensions, institutionnelles et épistémologiques, de la discipline :– Sociologie, Philosophie, Psychologie et Histoire de l'éducation : fait-on de la recherche de la même façon dans les disciplines éponymes et en sciences de l'éducation?– Nouveaux terrains ou nouveaux territoires : de nouvelles demandes sociales de formation à de nouvelles problématiques de recherche? (La formation des adultes. La formation des enseignants. Le travail social et la formation des travailleurs sociaux).– De la psycho-pédagogie à la recherche éducationnelle : quelle originalité pour les recherches francophones ?
Issu d'un colloque international tenu à l'occasion du 11e centenaire du traité de Saint-Clair-sur-Epte, ce volume s'intéresse aux débuts du duché de Normandie et aux différents aspects de l'expansion ou de la présence des Normands dans les îles Britanniques et en Méditerranée. Il expose les interprétations données aux conquêtes, explore la formation de réseaux et la construction d'espaces, ainsi que les notions de diaspora et d'identité " normandes ".La pertinence de l'expression " monde(s) normand(s) " est discutée en soulignant son caractère à la fois singulier et pluriel, sa dimension européenne, sa valeur heuristique, capable de se dégager d'historiographies trop étroitement nationales et de remettre en question certains modèles explicatifs.