Sous l'impulsion déterminante du mécénat, et plus particulièrement de celui des femmes qui, comme Jeanne d'Évreux, ont joué un rôle exemplaire dans la naissance du collectionnisme, les années 1300 voient naître, près de la cour de France, un véritable courant artistique.Le pouvoir royal s'affirme alors dans une rhétorique architecturale glorifiant la monarchie française. Parallèlement, à la veille de la guerre de Cent Ans, les relations complexes entre les cours de France et d'Angleterre, les achats d'œuvres à Paris, les voyages d'orfèvres et de marchands entraînent une circulation intense des pièces et de fructueux échanges des connaissances et des techniques.Cet ouvrage est aussi l'occasion de mettre en lumière l'influence d'une nouvelle dévotion sur le style et les formes des objets précieux, le développement des thèmes profanes et courtois, mais également de souligner que le style " français " de l'architecture napolitaine à l'époque de Charles d'Anjou est avant tout tributaire des traditions italiennes. Loin des idées reçues, le lecteur est ainsi invité à jeter un nouveau regard sur cet art au temps de Philippe le Bel encore trop souvent considéré comme un simple passage vers le gothique courtois.
Le présent volume rassemble les contributions du colloque international qui s'est tenu en juin 2005 à l'École du Louvre en partenariat avec le Centre allemand d'histoire de l'art de Paris. Son thème était en liaison avec l'exposition que Pierre Rosenberg, de l'Académie française, avait orchestrée avec de nombreux spécialistes sur le thème : Poussin, Watteau, Chardin, David… : peintures françaises dans les collections allemandes XVIIe-XVIIIe siècles, présentée successivement à Paris, Munich et Bonn.Les quinze communications qui le composent, signées de conservateurs, d'universitaires et de chercheurs, se veulent un point d'étape dans l'étude des relations artistiques entre la France et les multiples États ou principautés qui composaient l'Allemagne du XVIIIe siècle. Qu'ils soient le fait de la diplomatie ou de l'espionnage industriel avant la lettre, de réseaux d'amateurs et de collectionneurs ou encore le fruit de voyages et de carrières d'artistes et d'artisans, les échanges et les transferts artistiques et culturels, sont autant de liens ici déclinés avec l'évocation de nombreux noms d'une Europe des Lumières étonnamment vivantes et créatrice, bien actuelle dans son ouverture aux échanges et son souci des confrontations.
Ce nouveau volume de la collection " Rencontres de l'École du Louvre " rassemble les contributions du colloque international Connoisseurship. L'œil, la raison et l'instrument organisé en octobre 2011 par l'École du Louvre avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian et la participation de l'Institut national d'histoire de l'art pour le Forum des Jeunes chercheurs qui l'a précédé.Ce colloque, qui a réuni des spécialistes venus de différents pays, a permis d'interroger à nouveau la pratique de l'expertise, de s'intéresser plus particulièrement à la question du savoir du connaisseur, de sa formation et de ses méthodes. Il s'est également agit de confronter le point de vue des historiens de l'art à celui de scientifiques spécialistes des neurosciences et de mesurer l'apport de celles-ci à la compréhension du phénomène du connoisseurship. Cette manifestation a été également l'occasion de montrer qu'il était possible de déplacer le champ de l'étude de cette " science de l'œil ", traditionnellement attachée à l'étude du dessin et de la peinture, et d'en montrer les applications à des domaines de la création artistique comme la majolique, les bronzes, la numismatique, la peinture japonaise ou persane, les instruments de musique… Les textes ici rassemblés reflètent la diversité des domaines traités et des thèmes abordés par les chercheurs dont le champ d'investigation couvre les périodes modernes et contemporaines.
À une époque où ce genre se multiplie, les colloques consacrés au dessin sont encore rares, du moins en France. Celui-ci, qui traite d'une période particulièrement brillante du dessin français, les xviie et xviiie siècles, a constitué un incontestable événement.Tandis que les fonds continuent d'être explorés, que de nouvelles feuilles apparaissent et que l'œuvre des artistes s'enrichit, les questions ne cessent de surgir et de se compliquer. C'est pourquoi, à côté des inventaires et des expositions, – dont l'utilité n'est plus à démontrer –, l'École du Louvre, l'Institut de France et le musée Jacquemart-André ont tenu à organiser cette " Rencontre " au printemps 1999.Révélant de jeunes chercheurs, à côté de spécialistes chevronnés, enrichi de textes supplémentaires et d'une bibliographie exhaustive, ce volume abondamment illustré se veut un ouvrage de référence pour la recherche récente sur ce sujet.
La quête obstinée des meilleurs spécialistes de la céramique grecque, au long des dernières décennies, permet aujourd'hui de distinguer non seulement des styles et des écoles, mais encore et surtout des carrières individuelles.La démonstration monographique, événement courant pour la peinture moderne, est ainsi devenue possible pour la peinture grecque antique. Événement étonnant si l'on songe que le peintre concerné est ici un Athénien de la fin du VIe siècle avant J.-C., un contemporain de la bataille de Marathon.Les articles réunis dans le présent volume révèlent – en contrepoint du catalogue de l'exposition " Euphronios " de l'automne 1990 – l'histoire d'une carrière, d'un maître installé dans sa notoriété et devenu chef d'atelier. Artiste d'exception dont nous pouvons entrevoir le quotidien, celui d'un peintre-potier du quartier du Céramique, passionné par son métier, fier et conscient de son talent et des chances que celui-ci lui procure pour s'élever au sein de la société d'Athènes, Euphronios peintre retrouve pour nous chair et vie.
Si, pour beaucoup François Ier reste synonyme de Renaissance, qu'en est-il de son successeur Henri II (1547-1559) ? Qu'elle est donc la place de ce souverain et des arts qui le célèbrent dans un XVIe siècle agité par la rivalité entre les rois de France et les Habsbourg ?Une fois les grands chantiers de Fontainebleau et du Louvre lancés, quelle est l'évolution de l'art français ? Et quel rôle le roi et la cour jouent-ils dans son rayonnement ?Autant de questions à l'origine des XVes Rencontres de l'École du Louvre, dont cet ouvrage témoigne avec la participation des meilleurs spécialistes internationaux, qui tentent, chacun dans son domaine – des beaux-arts au décor, de la littérature à la musique –, d'éclairer ce règne, époque de transformations décisives mais aussi de créations raffinées.
Le présent volume rassemble les contributions du colloque international Histoire de l'art du XIXe siècle (1848-1914). Bilans et perspectives qui s'est tenu à l'École du Louvre, au musée d'Orsay et à l'Institut national d'histoire de l'art à l'occasion des vingt ans du musée d'Orsay. Ces XXIes Rencontres de l'École du Louvre, organisées en dix sessions, s'intéressant à des questions transversales mais traitant aussi des différents domaines de la production artistique, ont réuni soixante-seize contributeurs, issus du monde des musées comme de celui des universités, et se sont déroulées devant quelque six cents auditeurs. Douze nationalités de chercheurs étaient représentées. Ce colloque a été l'occasion de créer, en partenariat avec l'Institut national d'histoire de l'art, un Forum des jeunes chercheurs, manifestation originale qui trouve désormais sa place dans tous les colloques organisé par l'École du Louvre. Cette programmation particulière offre la possibilité à des élèves de 3e cycle, des doctorants ou jeunes docteurs de croiser leurs premières recherches avec celles de personnes plus confirmées.Ce colloque a été l'occasion d'esquisser un bilan, ou du moins de brosser un tableau de l'évolution des études dix-neuviémistes durant ces vingt dernières années, de souligner l'émergence de thématiques, de questions et de méthodes nouvelles. Les lecteurs trouveront dans ces actes à la fois des confirmations, mais aussi des interrogations, l'ouverture de nouveaux champs, auxquels le musée d'Orsay a contribué par ses choix d'accrochage, d'expositions et de manifestations.
Si le musée est le lieu privilégié qui met l'œuvre en présence du spectateur, il invite également à prendre conscience de ses propres limites et de son inévitable incomplétude.De quel sens est porteuse l'œuvre sortie de son contexte, prisonnière de contraintes muséales et mise en relation avec d'autres œuvres ? Comment la recherche – soumise à la lente évolution de l'institution – conduite dans les musées rencontre-t-elle le discours purement intellectuel ?Qu'attend-on du musée aujourd'hui, quels rapports antagonistes et complémentaires entretiennent les notions d'éducation, de conservation et de délectation ? Et comment le discours de l'histoire de l'art s'élabore-t-il et/ou s'expose-t-il au musée ?
Depuis la fin du XIXe siècle, la diffusion des expositions temporaires détermine l'émergence d'un système international des musées fondé sur la circulation d'œuvres et d'objets. Pour un musée, envoyer les œuvres de ses collections dans des expositions devient crucial afin de s'assurer, à son tour, les prêts qui lui permettront d'organiser ses propres expositions. Prêter des œuvres à de grands établissements, notamment étrangers, signifie également, pour un conservateur ou une conservatrice, garantir à ses collections une visibilité accrue. Où expose-t-on, qu'expose-t-on et avec quelle fréquence, quelles pièces arrive-t-on à obtenir et de quels partenaires: tels deviennent désormais les critères fondamentaux de positionnement des musées dans une hiérarchie internationale du prestige patrimonial. Mais la pratique du prêt ne pèse pas seulement sur les représentations attachées aux établissements muséaux: elle agit directement sur la qualification des objets. Le prêt d'une œuvre – ou son refus – est le résultat de transactions complexes, formulées ou non, au sein desquelles se négocie et se révise sa valeur. Il exprime également l'importance et le rang des institutions, parfois même des villes ou des nations. Réunissant des expertises venues de nombreux pays, cet ouvrage aborde la question des prêts selon différentes approches, historique, muséologique, juridique, politique… Il entend interroger la pratique du prêt d'œuvres, à la fois sous l'angle de la mobilité des œuvres et des objets de musées et des reconfigurations de leur statut, et propose d'explorer les façons dont, historiquement, la pratique du prêt s'est définie, jusqu'à constituer un enjeu crucial pour les musées.