Nuisances sonores, chimiques, particules fines, COV, ondes électromagnétiques, bruits de fond, réseaux telluriques, sables du désert...A l'heure du régime climatique, comment naissent et se cultivent d'autres formes de sensibilité? Jusqu'où peut-on faire varier nos seuils de perception?Avec ou sans technologie, comment arpenter les limites du phénoménal et se rendre sensible à de nouvelles composantes du monde?
Avons-nous les bons outils pour appréhender ce qui nous déborde? Que faire quand nos repères à la fois géographiques et mentaux apparaissent bousculés? Tel est l'enjeu de ce numéro où l'on parle commerce transfrontalier, pétrole et marées noires, musique et territoires, numérique et réseaux sociaux, ultratrail, extraction géologique à même le corps et communs spatiaux. Ces phénomènes nous obligent à inventer d'autres manières d'enquêter, d'aller voir de plus prés ce qui nous échappe et d'autres façons de se représenter tout ce qui sort du cadre. Et si c'était justement lorsque des bornes ont été franchies que se dévoilent alors les vraies lignes de démarcation de nos mondes, celles qui les structurent autant que celles qui les fracturent?
ChatGPT, Perceptron, Claude, ELIZA, Midjourney… La liste des entités relevant des IA imbriquées à notre quotidien est de plus en plus longue. Ni humaines ni simples logiciels, celles-ci sont devenues des créatures complexes, parfois inquiétantes, qui modifient nos pratiques et nos perceptions du monde. Et s'il fallait en faire le bestiaire? En regarder la diversité des comportements comme les éthologues les animaux? Sur la base d'études empiriques et de contributions artistiques, ce numéro éclaire la dimension matérielle, conceptuelle et imaginaire de ces IA, tout en interrogeant les limites et les paradoxes de notre coexistence avec elles. Numéro coordonné par E. Grimaud, N. Nova et G. Chatonsky.
Messe des animaux à Rome, statue de la chienne Leika à Moscou, cérémonies au japon pour les animaux martyrs de la science…: comment penser la multiplication mondiale des rituels associant nouvelles formes religieuses et sensibilité animale?Entre histoire et anthropologie, ce numéro réunit des enquêtes consacrées aux autres ritualités animales, au-delà du sacrifice, qui impliquent des animaux réels, des animaux qui ne servent pas de médiateurs avec des invisibles, mais sont bien les acteurs et/ou les destinataires d'une action collective. Ces pratiques ne sont pas seulement considérées pour elles-mêmes, mais aussi pour les marqueurs d'agencements nouveaux entre les espèces.
L'intérêt de notre société pour les savoirs naturaliste populaires (qui ne sont ni tout à fait naturalistes ni tout à fait populaires) procède des difficultés qu'aujourd'hui nos sociétés éprouvent à gérer leurs relations avec la nature et la culture : crise dans le rapport à l'environnement ou la transmission uniltérale des savoirs et reconnaissance de la pluralité des procéures cognitives, crise de la reconnaissance positiviste ou bein des idntités qui se déocmposent et se recomposent.
De la création d'une race chevaline à l'alimentation carnée, en passant par les combats de coqs ou les "mémères à chats" du Père-Lachaise, sont réunies ici des analyses sur l'importance et la signification de pratiques liées au monde animal, en milieu rural comme en milieu urbain.
Comment évolue notre société ? Des exemples y répondent : le retour à Roussillon, trente-sept ans après son premier séjour, de l'anthropologue américain L. Wylie ; l'interprétation du rituel toujours vivace des arbres de mai ; l'intégration des ruraux dans un milieu urbain. Au sommaire : E. Fleury, "Avant-propos" ; F. Weber, ""Premier Mai fais ce qu'il te plaît". Réinterprétations contemporaines d'éléments folkloriques dans une petite ville ouvrière de l'Auxois" ; L. Wylie, "Roussillon, un village dans le Vaucluse, 1987" ; J.-N. Retière, "L'acculturation douce. Lanester en Morbihan, 1900-1940" ; A.-H. Dufour, "Pêcheurs et prud'hommes. À propos des Salins d'Hyères" ; M.-A. Grandjena, "Verre et savoir-faire en Lorraine. Une première approche".
Du congélateur au déménagement. Pratiques de consommation familiale
Que ce soit en matière d'équipement ménager, d'aménagement de l'espace domestique ou d'alimentation, c'est la dimension culturelle des pratiques de consommation familiale qui est mise en valeur ici. Au sommaire : A. Morel, "Avant-propos" ; A. Guillou et P. Guibert, "Le froid domestiqué : l'usage du congélateur" ; S. Denèfle, "Tant qu'il y aura du linge à laver" ; J.-P. Bozonnet, "L'hôte mythique du foyer : publicité et motivations pour la micro-informatique domestique" ; P. Bonnin et M. Perrot, "Le décor domestique en Margeride" ; M. Rautenberg, "Déménagement et culture domestique" ; P. Jorion, "Hommes, femmes et l'intérêt supérieur du ménage à la petite pêche" ; P. Sansot et G. Preiss, "Pique-niques tout terrain en Languedoc".
Les manières de boire sont bien révélatrices des valeurs d'une société. Des ethnologues du domaine français et européen explorent ce qui se joue autour du partage d'une boisson, qu'il s'agisse de vin, d'alcool ou de café. Au sommaire : C. Fabre-Vassas, "La boisson des ethnologues" ; C. Amiel, "Traverses d'un pèlerinage. Les jeunes, le vin et les morts" ; C. Hongrois, "Des caves et des hommes en Vendée" ; C. Voisenat, "Anatomie d'un bon goût. Le kirsch à Fougerolles (Haute-Saône)" ; I. Bouard, "L'alcool des poudriers" ; P. Romero de Solis, "La taberna en Espagne et en Amérique" ; V. Nahoum-Grappe, "Boire un coup..." ; A.-H. Dufour, "Cafés des hommes en Provence" ; D. Rey-Hulman, "Les temps du rhum en Guadeloupe" ; J. Barrau, "Café boisson, café institution" ; A. Peeters, "Boire le chocolat" ; G. Métaillé, "La ronde des thés" ; C. Martel, "L'eau dans tous ses états".