Pierre Desproges (1939-1988) semblait pouvoir rire de tout. Rire de tout, mais pas n'importe comment ni avec tout le monde. L'humoriste n'avait pas seulement un style d'humour, il avait un style. Il a renouvelé la manière d'aborder les sujets tabous (la religion, la mort, l'antisémitisme). Avait-il un humour de droite, ou s'inscrivait-il dans la lignée de nos moralistes, en " artiste dégagé " ? Lui-même se définissait comme un " écriveur ". Ses qualités littéraires, son amour de la langue, de la phrase, son art de débusquer les clichés, méritaient que ce livre lui fût consacré, révélant un auteur à la fois " grammairien " et humaniste.
Cet ouvrage recense un grand nombre d'expression, locutions et proverbes utilisés en grec moderne dans le langage parlé et que les dictionnaires courants ne contiennent souvent pas. Quelque 2 000 expressions françaises, avec renvoi aux expressions grecques qu'elles traduisent, sont rassemblées en fin de volume, ce qui rend ce lexique également précieux pour les hellénophones.
Homère " maître de rhétorique " ou Homère " premier sophiste ", tel est le paradoxe d'une réception antique qui fait de l'aède de Chios le maître d'un idéal oratoire. Ce volume décline les différentes modalités selon lesquelles l'autorité d'Homère s'exerce ou se voit discutée, dans la formation rhétorique des élites d'abord, puis dans le discours des sophistes et des orateurs. Dans les multiples situations de communication auxquelles l'homme éloquent sait répondre – discours public, banquet, dialogue familier, cour impériale –, le Poète est souvent invité. Parler d'Homère, c'est se révéler homme de culture, mais c'est aussi cimenter cette culture, en empruntant, par les exemples et les citations homériques, un langage partagé par les Grecs, depuis l'Athènes classique jusqu'à l'époque byzantine.
Ce volume s'ouvre avec des pages inédites du Journal d'Alain sur la littérature. Elles permettent d'entrer immédiatement au cœur d'une œuvre qui mêle étroitement philosophie et littérature, tant par ses thèmes que par sa forme, ainsi que le montrent les textes ensuite réunis. Ayant pour ambition de " changer la philosophie en littérature et, au rebours, la littérature en philosophie ", Alain pense la littérature et l'écriture, philosophe à partir de romans, de poèmes (Balzac, Stendhal, Valéry), et fait de sa propre écriture philosophique un travail littéraire, s'attachant au " style ". Sa postérité témoigne également de ce lien : comme professeur de philosophie, comme écrivain et journaliste (on lui doit 3 498 Propos quotidiens de 1906 à 1914), il a influencé toute la pensée et l'écriture entre les deux guerres et au-delà – de Georges Canguilhem ou Simone Weil à Jean Prévost ou Julien Gracq.
Né en 1902 dans une Alsace allemande, Alfred KASTLER devient français après l'armistice de 1918 et réussit le concours d'entrée à l'École normale supérieure en 1921.Poète en langue allemande, son imagination créatrice s'exprime aussi dans les sciences. Il choisit lui-même le sujet de sa thèse, soutenue en 1936, sur les échanges de moment cinétique entre les atomes et les ondes lumineuses polarisées.Dans la sérénité retrouvée de l'après-guerre, il invente la méthode de pompage optique, dont les nombreuses applications, en France comme à l'étranger, lui valent le prix Nobel en 1966.Au-delà de son activité scientifique, Kastler fut un grand humaniste, luttant contre la violence politique, dans les mouvements pacifistes, pour la défense des droits de l'homme et pour la solidarité envers le tiers-monde. Son engagement en faveur de la construction européenne fit écho à sa jeunesse franco-allemande.
Panem et circenses ! Si l'on répète à l'envi les mots de Juvénal, on se trompe en général sur le sens de l'expression " jeux du cirque " : il ne s'agit en rien des combats de gladiateurs, mais bien du spectacle sportif qui se déroulait dans le Grand Cirque de Rome et offrait des compétitions athlétiques et surtout hippiques. Ben Hur et non pas Spartacus. Et comme le sport antique est souvent identifié à la Grèce, en raison d'Olympie et du renouveau des jeux olympiques en 1896, on a aussi tendance à oublier que ce sont les Étrusques et non les Grecs qui ont le plus apporté aux Romains dans ce domaine : il était donc nécessaire de présenter ici diverses facettes du sport étrusque.Les jeux du cirque sont un moment essentiel dans la société romaine et les courses de chars, qui par bien des côtés évoquent notre football contemporain, s'affirment d'une incroyable modernité : un spectacle planétaire déchaînant les passions dans tout l'Empire romain, un Grand Cirque pouvant accueillir 150 000 spectateurs, une organisation en quatre factions qui avaient tout de nos grands clubs, enfin un culte de la vedette, les cochers de quadriges en l'occurrence, aux gains scandaleux, et qui étaient parfois transférés d'un club à un autre. " Allez les Rouges ! " criaient sur les gradins les supporters de cette couleur…
La référence antique dans l'art occidental de la Renaissance à nos jours
Rassemblant les contributions de spécialistes de la littérature et de l'histoire de l'art, ce livre donne une série d'aperçus précis sur les différentes manières dont la référence à l'Antiquité a joué un rôle, capital, dans la création artistique, de la Renaissance à nos jours.
La profondeur, la précision et la vivacité de l'écriture fiedlerienne se révèlent pleinement dans ces pensées toujours subtiles, parfois fulgurantes, qui reprennent et prolongent la réflexion conduite dans l'ouvrage Sur l'origine de l'activité artistique, édité par D. Cohn dans la même collection. La pensée de Fiedler est plus qu'un moment majeur de l'esthétique néo-kantienne : elle élève l'art à la dignité d'une théorie de la connaissance. Son refus d'une esthétique vouée au bon goût, l'affirmation qu'un jugement artistique objectif est possible servent une conception de l'œuvre comme révélation des conditions de la visibilité. L'art devient, avec lui et pour la modernité qui s'annonce, une exploration de la perception humaine en tant que telle. Aussi Fiedler est-il aujourd'hui redécouvert et son influence sur Georg Simmel ou Ernst Cassirer, autant que sur Wölfflin ou Panofsky, réévaluée à sa juste mesure. La précédente édition des Aphorismes (Images modernes, 2004) est épuisée. Il s'agit ici d'une nouvelle édition.