Avec plus de cent textes écrits par trente-trois auteurs majeurs, cette anthologie offre une vision détaillée des principales problématiques auxquelles les philosophes en terre d'islam ont été confrontés, ainsi que des solutions spéculatives qui ont été déployées. Elle remédie ainsi à l'absence de reconnaissance des nombreuses richesses de cette tradition philosophique.Lecteurs et lectrices y découvriront les textes de figures emblématiques comme Kindī, Fārābī, Ibn Sīnā (Avicenne), Ghazālī et Ibn Rushd (Averroès), mais aussi des fondateurs d'écoles, comme Suhrawardī (le maître de l'ishrāq) et Mīr Dāmād (surnommé " le Troisième Maître "), sans oublier leurs disciples et leurs adversaires.Bilingue, cette anthologie présente en même temps les textes originaux et leur traduction dans une langue fidèle à la subtilité des concepts et dépourvue de néologismes abusifs. Elle est d'une portée pédagogique accessible aussi bien aux débutants qu'aux étudiants confirmés.
Cet ouvrage vise à documenter les effets des politiques publiques de prévention de la radicalisation et à analyser les pratiques musulmanes visibles.Quels sont les effets des politiques de prévention de la radicalisation depuis les attentats de 2015 ? Pour répondre à cette question, ce livre articule les observations réalisées par une équipe de chercheuses et de chercheurs. Celle-ci a exploré ce qu'elle appelle " l'intensité religieuse musulmane " en distinguant trois types de religiosité : intensive, rigoriste et radicale. L'approche propose de prendre du recul par rapport aux notions de radicalisation et de séparatisme. Ces dernières s'avèrent univoques et réductrices – pour l'analyse, mais aussi aux dires des professionnels de l'éducation et du travail social – tout en ayant des impacts négatifs pratiques pour nombre de musulmanes et de musulmans.Restituées sous forme de chapitres, les enquêtes et les investigations menées auprès des familles, des adolescents et des professionnels éprouvent et affinent la pertinence analytique des approches mobilisées. Elles rendent surtout compte des contextes où s'exprime une intensité religieuse, en complexifiant les attitudes intensives, rigoristes et orthodoxes, loin des simplifications hâtives. En cela, ce livre est une contribution précieuse aux études sur l'islam en France.
La composition musicale contemporaine et le monde arabe
Pourquoi des compositeurs du monde arabe adoptent-ils l'univers esthétique de la " musique contemporaine " dont les musiques, affranchies de toute norme préétablie, se laissent difficilement appréhender ? Par simple choix personnel, dira-t-on, choix stimulé par un monde plus que jamais ouvert. Ou peut-être du fait de la fascination qu'exercerait encore le modernisme occidental sur les subjectivités du Sud, comme pourrait le postuler une approche postcoloniale. De telles explications ne disent cependant rien sur le rapport intime, mais aussi critique, du compositeur avec sa culture d'origine. Nombre de ces compositeurs, en effet, se réapproprient des musiques traditionnelles de leur enfance sans jamais les afficher comme marques identitaires.Dans Fragments accordés, Anis Fariji place cette démarche de création dans le contexte culturel du monde arabe. Il s'arrête sur les manières dont a été affecté le matériau musical traditionnel depuis l'introduction de l'enregistrement sonore. Il parcourt les discours de la création musicale dans le monde arabe. Enfin, à travers les musiques d'Ahmed Essyad, de Zad Moultaka et de Saed Haddad, il analyse le devenir critique du matériau traditionnel dans des formes aussi singulières qu'exigeantes.
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 68.0px; text-align: justify; font: 8.5px 'Fedra Serif B Pro'; color: #fff293}p.p2 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 68.0px; text-align: justify; text-indent: 11.3px; font: 8.5px 'Fedra Serif B Pro'; color: #fff293}span.s1 {letter-spacing: -0.1px}span.s2 {font: 8.5px Helvetica; letter-spacing: -0.1px}span.s3 {font: 8.5px Helvetica}span.s4 {letter-spacing: 0.1px}Suite au colloque qui s'est tenu à Aix-en-Provence en juin 2015, intitulé "Matériaux pour l'établissement de grammaires descriptives du fuṣḥā écrit contemporain. Entre norme(s) et pratiques au cours des 50 dernières années", ce recueil propose d'ouvrir la réflexion sur la langue arabe écrite contemporaine et, plus particulièrement, sur ce qui est réputé dans le monde arabe comme étant du fuṣḥā écrit contemporain (Contemporary Written Fuṣḥā – CWF).À partir de données nouvelles, en termes de faits de langue, provenant d'un travail sur corpus écrits (littérature, presse, blogs, etc.) issus de divers supports (papier ou internet), ce recueil propose l'analyse de quelques aspects de cet arabe écrit contemporain. L'objectif est de rendre compte des évolutions notables de cette variété de langue, qui intéressent au premier chef la syntaxe, mais qui relèvent tout aussi d'évolutions sémantiques et d'usages sociolinguistiques.
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 10.0px Infini}Le regard que l'on porte habituellement sur la population musulmane de notre pays est en grande partie déterminé par les conditions historiques et les caractéristiques sociologiques de celle-ci. Or les origines de cette population, enfant non assumée de la colonisation et fille d'une immigration encore largement cantonnée aux banlieues, remontent au moins à la fin du 19e siècle.Le cycle de conférences publiques que propose l'IISMM entend restituer la diversité de ces islams de France et éclairer les enjeux et les non-dits des débats que suscite cette présence musulmane dans l'un des pays promoteurs de la laïcité.
La société sunnite irakienne face à la violence (1991-2015)
" L'État islamique est à la fois un mouvement et une idéologie, et il reflète un courant social depuis longtemps présent au sein des univers arabe et islamique, même s'il a revêtu différentes formes et que les forces qui l'ont incarné se sont transformées. Mais sa récente et fracassante montée en puissance est indéniablement liée à la crise de l'État irakien et à son impuissance – si ce n'est son opposition – face à deux revendications fondamentales : l'ouverture démocratique et l'intégration de la pluralité. En ce sens, l'instauration de l'État du califat illustre avant tout la crise existentielle de l'État irakien et son incapacité à concevoir des politiques reconnaissant la multiplicité des identités qui composent nos sociétés arabes orientales. Un siècle après sa création dans un contexte colonial, l'État irakien demeure porteur d'une logique centrée sur l'hégémonie d'une identité face aux autres. " Faleh A. Jabar.
Très présente dans les débats publics actuels, la mondialisation est envisagée avant tout dans son sens économique de libéralisation des échanges de biens, de personnes et d'informations. Mais elle peut être pensée de manière bien plus large et sur le temps long, les contacts entre les différentes parties de la planète, qu'ils soient économiques, politiques, culturels ou religieux ayant façonné l'histoire des sociétés. L'Islam lui-même est né de ces échanges, de ces circulations, de ces mondialisations, que nous avons choisi de penser au pluriel. Le présent volume entend soulever la question de l'Islam dans les mondialisations à travers différents angles d'approche, de la circulation des savoirs et des idées à la représentation de l'autre, des enjeux financiers à la circulation de l'information, des réflexions théologiques aux idées révolutionnaires.
Ce livre montre comment l'identité arabe moderne s'est construite au long des XIXe et XXe siècles en imbriquant systématiquement ses dimensions politiques (l'arabisme) et culturelles (l'arabité). Au fil de dix chapitres synthétiques portant sur différents domaines de la culture populaire (musique, télévision et sport) ou légitime (littérature et histoire), l'ouvrage met en lumière la variation de ces expressions dans le temps et dans l'espace, tout en soulignant les enjeux politiques nichés dans certaines productions locales ou questions plus larges, comme celle, primordiale, de la langue, qui est à la fois celle des Arabes, mais aussi celle du Coran. En abordant ainsi différentes facettes de la culture arabe, l'auteur invite surtout à une réflexion plus générale sur les chemins de traverse qu'emprunte un sentiment identitaire toujours étroitement mêlé aux aléas politiques dans cette partie du monde.
La notion de ?adab est très importante dès lors qu'on aborde le monde arabe dans sa période dite classique.Le terme est généralement traduit par "littérature", mais à l'origine il recouvre un sens plus large, davantage lié à un savoir-être courtois et urbain, comprenant notamment la maîtrise de la prose par des auteurs qui furent en premier lieu de hauts fonctionnaires oeuvrant aussi bien à l'administration qu'aux domaines juridiques et religieux.C'est principalement leurs écrits narratifs ou ceux renvoyant à la morale et à l'éthique que la tradition académique a retenus comme étant le noyau dur à partir duquel se sont développés les canons du ?adab. Mais qu'en est-il de la riche production qui existe en dehors de ces domaines?Le présent ouvrage s'inscrit dans une nouvelle orientation des études arabes visant à redessiner les frontières du littéraire dans le domaine des sources arabes. Le parti pris est ainsi de s'intéresseraux écrits classiques dont on considère, à tort ou à raison, qu'ils ne relèvent pas de ce registre. Neuf contributions issues des études littéraires, islamologiques et historiques sont rassemblées ici afin de permettre à des textes, pourtant différents par leur nature, leur genre ou leurs origines intellectuelles, d'entrer en interaction, révélant ainsi des territoires dont l'approche par des outils littéraires est encore rare, voire inédite.