Enjeux didactiques pour la formation des travailleurs migrants
Les pratiques langagières des travailleurs migrants dans le secteur de la propreté révèlent des enjeux méconnus, mêlant autonomie et interactions limitées. Souvent orienté vers ce métier en raison de son apparente simplicité verbale, ce public mobilise pourtant une part langagière intériorisée indispensable pour conceptualiser l'action, gérer les imprévus et dépasser les consignes de travail. Ces recherches menées au lycée Joliot Curie à Oignies analysent les interactions en formation initiale, mettant en lumière l'importance des échanges, des simulations et des hésitations comme outils d'apprentissage qui sont les constituants d'une part langagière invisible. Ces travaux enrichissent la didactique du français sur objectif spécifique en valorisant des pratiques langagières invisibilisées mais indispensables. Ils ouvrent la voie à des réflexions visant à renforcer l'autonomie professionnelle des apprenants allophones et à mieux accompagner les formateurs d'adultes face aux besoins variés des travailleurs migrants.
La réception des oeuvres picturales en classe et au musée
Fort de 15 années de recherches sur la relation école et musée, cet ouvrage propose un cadre didactique approfondissant les activités de réception des œuvres d'art dans ces deux institutions, en développant les liens entre textes littéraires et peintures. Si l'activité de lecture peut différencier, en fonction de ces supports et des institutions, l'activité d'interprétation repose sur des savoirs de mise en relation des indices entre eux, de mise en relation avec des connaissances permettant de comprendre les indices, de traitements des références implicites ou explicites à d'autres œuvres, à des courants, etc. qui sont communs.L'auteure propose un cadre didactique et des médiations culturelles novatrices afin de former des lecteurs et lectrices, ainsi que des visiteurs et visiteuses capables de s'approprier les œuvres, de les comprendre et de les apprécier de manière critique et éclairée. Elle montre comment des médiations adaptées peuvent transformer le musée en un espace d'inclusion culturelle et sociale, accessible à tous.
L'autonomie et l'évaluation sont souvent perçues comme étant difficilement conciliables, voire antagonistes. Dans Apprentissage, évaluation(s) et autonomisation, nous nous intéressons à la relation entre ces deux notions dans l'enseignement-apprentissage des langues à l'université. Des didacticiens, des linguistes, des professeurs de sciences de l'éducation, spécialistes reconnus de ces notions s'associent à d'autres chercheurs et praticiens pour présenter des réflexions théoriques et des analyses de pratiques qui bousculent les normes institutionnelles et incitent à l'innovation.
Contribution à l'analyse des curricula et à la comparaison internationale en éducation
Allant au-delà des apparences d'équivalence entre les systèmes éducatifs sur lesquelles se fondent les évaluations internationales, cet ouvrage s'attache à révéler les conceptions profondes de l'éducation qui irriguent les lycées dans trois systèmes éducatifs, l'anglais, l'italien et le français. L'originalité et l'intérêt de l'ouvrage résident dans le choix de l'auteure de mettre au centre de son analyse le curriculum, en révélant les expériences d'apprentissage et les différentes visions de l'éducation qu'ils expriment, de façon explicite ou non. Ainsi, la formation du lycéen " expert " en Angleterre contraste-t-elle avec celle du lycéen " cultivé " en Italie et du lycéen que l'école formate d'abord, en France, sans qu'on en ait conscience, comme " stratège ". Cette exploration internationale permet de mieux comprendre les enjeux liés aux réformes des curricula, à l'utilisation de la comparaison en éducation et à la définition de ce qu'est le lycée au sein d'une société.
Tantôt considérées comme synonymes, tantôt considérées comme différentes, les notions de "pratique(s)" et "activité(s)" demeurent centrales dans les recherches contemporaines en éducation. Comment, dans la diversité des didactiques ou des problèmes d'éducation comportant une spécificité disciplinaire forte, les termes de "pratique(s)" et d'"activité(s)" sont-ils employés? Gardent-ils le même sens à travers ces différents domaines? À quoi font-ils référence et comment sont-ils saisis?Pour affronter ces questions, nous avons rassemblé ici une série de textes reflétant les réflexions engagées par des doctorants et des jeunes chercheurs.
Sommes-nous tous égaux face à l'usage du français? La réponse peut paraître évidente concernant des personnes, comme un certain nombre de migrants, pour qui le français n'est pas la langue première. Mais la réponse l'est beaucoup moins pour des adultes francophones. Et pourtant, il s'avère que certains d'entre eux éprouvent de véritables difficultés à interagir, à l'écrit et à l'oral, dans leur propre langue. C'est le constat que font les auteurs de cet ouvrage sur la base d'études empiriques et d'études sur le terrain de la formation linguistique des adultes. Il s'agit d'abord de décrire et de comprendre les difficultés de ces adultes, qui provoquent des formes d'insécurités langagières, mais également de proposer des pistes didactiques et pédagogiques. C'est l'ambition des auteurs qui situent le problème à la fois du point de vue théorique mais également du point de vue pratique dans le domaine de la formation linguistique des adultes.
L'usage du récit constitue un objet d'étude récurrent dans les didactiques. Nous nous demandons ici quelles formes de récit peuvent être convoquées, dans les situations d'enseignement-apprentissage ou de formation, pour quels types d'apprentissage. Nous interrogeons donc les fonctions de récits au cours des dynamiques de production (partie 1), de réception par les élèves (2), ainsi que de production par les enseignants (2), les formateurs et les formés (3). L'originalité et l'intérêt des travaux présentés résident dans le fait de se détacher du récit vu comme simple outil ou support, pour le concevoir comme le moteur même des processus d'apprentissage. En abordant de manière transdisciplinaire la question du récit, ces recherches articulent des cadres théoriques de différents champs, dans la confrontation aux pratiques, et font émerger des problématiques questionnant le rôle pivot d'une mise en intrigue, la place du sujet apprenant et la nature interactive de la narration.
Tandis que la formation initiale des professeurs des écoles passait en dix ans par trois organisations différentes, que s'est-il produit, du point de vue des personnes en formation initiale, dans ces contextes successifs? Telle est la question à laquelle répond ce véritable "roman" scientifique de la professionnalité des professeurs des écoles et de leur formation. À partir des résultats d'une enquête statistique reconduite en 2007, 2012 et 2015 auprès d'étudiants des deux IUFM, puis ESPE normandes, les chercheurs observent des mutations, en particulier dans la déconstruction progressive du métier représenté et du métier en cours dans les pratiques chez les professeurs débutants. La dimension longitudinale de la recherche et le parti pris de considérer, non l'offre de formation mais l'appropriation qu'en font ces débutants, souligne les à-coups, paradoxes et incertitudes grandissantes d'un modèle de professionnalisation des professeurs du premier degré par leur formation initiale.
En dialogue avec l'œuvre de Bernard Schneuwly, 15 contributions questionnent les fondements épistémologiques de la didactique du français et la construction d'une discipline scientifique. Quels sont les objets, les composantes et les démarches méthodologiques qui la configurent? Quels sont les apports des travaux sur la constitution historique d'une discipline scolaire? Venant des quatre coins du monde, les contributeurs éclairent d'une façon nouvelle les enjeux de l'enseignement d'une langue dans le monde francophone et ailleurs. Ils mettent en débat les principes de constitution et l'évolution dynamique d'une discipline scolaire. Ils interrogent les objets de la discipline aussi bien dans des recherches en ingénierie didactique que dans des analyses de pratiques d'enseignement. Les trois volets de cet ouvrage font ainsi écho au parcours de Bernard Schneuwly et nous invitent à poursuivre les réflexions sur les outils conceptuels qu'il a développés.
S'il est désormais admis qu'on apprend à écrire non seulement à l'école, mais aussi tout au long de la vie, des questions essentielles se posent quand il s'agit de l'enseignement postobligatoire. Quelles compétences développer, quels modèles convoquer, quels dispositifs expérimenter?L'ouvrage apporte des éléments de réponse à ces interrogations. La première partie met l'accent sur les modèles qui sous-tendent des formations à l'écriture académique ou professionnelle, la deuxième sur les traces des compétences du scripteur dans des écrits universitaires et la troisième sur des dispositifs innovants. Enfin, un épilogue présente la formation à la didactique de l'écriture de futurs enseignants en Belgique francophone, en France, au Québec et en Suisse romande.La variété des contextes, des scripteurs (natifs/allophones, lettrés/infrascolarisés), des disciplines, des modèles et des dispositifs concernés permet de nouveaux éclairages sur l'enseignement-apprentissage de l'écriture.
Que le cadre soit scolaire ou universitaire, l'enseignement et l'apprentissage des langues étrangères s'effectuent majoritairement au sein de situations de travail collectives.Comment, dans ces situations, l'enseignant agit-il pour articuler ses propres attentes, les besoins collectifs et les besoins individuels des élèves? Cette question est traitée à partir de l'analyse des interactions verbales entre apprenants et enseignants et des logiques professorales qui sous-tendent la gestion de groupe en contexte didactique.Cette étude met ainsi au jour les stratégies langagières dont usent les enseignants pour inciter les prises de parole des élèves et aussi pour amplifier la portée collective de ces interventions. Au travers de ces stratégies, apparait la compétence des enseignants à penser et à agir avec et pour le groupe: leurs réactions aux interventions de chaque élève est basée, entre autres critères d'évaluation, à l'aune de la "pertinence collective" qu'ils attribuent à ces interventions.
Pratiques de classe et supervision pédagogique dans les pays francophones
Le rapport de l'école primaire aux technologies numériques fait l'objet d'une attention constante et suscite encore aujourd'hui de nombreuses questions: quels sont les usages qui en sont faits en classe? Quelles modifications des pratiques pédagogiques induisent-elles? Sur un autre plan, comment l'action pédagogique mobilisant ces instruments est-elle accompagnée?C'est à ce double enjeu que tente de répondre cet ouvrage. En mobilisant différents cadres théoriques, il propose un ensemble de recherches récentes sur ces questions vives. L'influence des tablettes sur les pratiques d'écriture en classe ainsi que la question très actuelle de l'apprentissage de l'informatique à l'école primaire sont abordées. L'évolution des modes et pratiques de supervision pédagogique en France et dans différents pays d'Afrique subsaharienne est également développée.Cet ouvrage présente l'originalité de s'inscrire dans un contexte francophone, il met en avant la contribution des recherches en éducation aux débats sur le numérique à l'école.