Depuis une vingtaine d'années, l'implication de Genève dans la colonisation et l'esclavage est devenue un sujet périodiquement débattu dans l'espace public. Il s'agit d'un débat problématique, en ce sens que les arguments et les positions des protagonistes s'appuient sur une base documentaire étroite, les archives publiques et privées dans ce domaine étant soit muettes, soit inaccessibles, soit dispersées. L'insuffisance des sources, qui empêche de déterminer la réelle ampleur de l'implication dans des " affaires honteuses ", crée une crispation. Il est difficile aujourd'hui de sortir de l'affrontement de deux camps irréconciliables, le premier mettant en avant les complicités genevoises et les torts à redresser, le second affirmant que les générations actuelles ne saur ...
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1. JEAN-JACQUES ROUSSEAU ET JEAN-FRANÇOIS BUTINI: DEUX PIONNIERS DE L'ANTI-ESCLAVAGISME COLONIAL
2. UN PLANTEUR ESCLAVAGISTE AUX " GOÛTS PHILOSOPHIQUES ": LE CAS DE JEAN TREMBLEY À SAINT-DOMINGUE
3. ÉTIENNE CLAVIÈRE: UN FINANCIER FACE À LA TRAITE NÉGRIÈRE
4. SISMONDI: DE L'ART DE BIEN COLONISER ET DE BIEN SORTIR DE L'ESCLAVAGE
5. UN QUATUOR DE VOYAGEURS SUPRÉMACISTES: HENRI DE SAUSSURE, HENRI GAULLIEUR, ARTHUR DE CLAPARÈDE, ALFRED BERTRAND
6. LÉOPOLD DE SAUSSURE: CHANTRE DU DÉVELOPPEMENT SÉPARÉ
7. GUSTAVE MOYNIER: AU SERVICE DU SOUVERAIN BELGE DU CONGO
8. RENÉ CLAPARÈDE: " CONGOPHOBE " ARDENT ET DÉFENSEUR ZÉLÉ DES INDIGÈNES
9. HENRY DUNANT: LE " JANUS GENEVOIS "
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Depuis une vingtaine d'années, l'implication de Genève dans la colonisation et l'esclavage est devenue un sujet périodiquement débattu dans l'espace public. Il s'agit d'un débat problématique, en ce sens que les arguments et les positions des protagonistes s'appuient sur une base documentaire étroite, les archives publiques et privées dans ce domaine étant soit muettes, soit inaccessibles, soit dispersées. L'insuffisance des sources, qui empêche de déterminer la réelle ampleur de l'implication dans des " affaires honteuses ", crée une crispation. Il est difficile aujourd'hui de sortir de l'affrontement de deux camps irréconciliables, le premier mettant en avant les complicités genevoises et les torts à redresser, le second affirmant que les générations actuelles ne sauraient être tenues responsables des errements de leurs aïeux.Si le débat s'est figé, c'est parce que l'accent a été mis jusqu'à maintenant sur les liens noués par Genève avec l'outre-mer à travers le grand négoce, déplaçant au loin hommes, marchandises et capitaux. Or, c'est là que les sources font le plus défaut. Pour décrisper le débat, ce livre propose de se tourner du côté de la circulation des idées. L'auteur y fait le pari que c'est à travers les écrits sur l'expansionnisme européen d'hommes de lettre genevois du XVIIIe et du XIXe siècle que l'héritage colonial de la cité de Calvin se laisse le mieux cerner.