De la rhétorique à l'analyse du discours, à la sociolinguistique ou à l'anthropologie de l'écriture, de l'Antiquité à l'époque contemporaine, en passant par les finesses de l'écriture médiévale ou les modalités de la citation, outils et concepts abondent pour analyser les ressources qui permettent de " faire référence " et de produire une parole ou un discours d'autorité. En les rassemblant, en les confrontant à des recherches menées en sociologie, en sciences politique ou en histoire, Claire Oger montre que les figures qui y sont attachées (du chef au fondateur) ou les positions qui y sont associées (pouvoir, domination) ne suffisent pas à caractériser les discours d'autorité. On ne peut pas non plus les comprendre ni les analyser sans dissocier l'autorité de l'autorit ...
Lire la suite
Chapitre premier. Le mot et la chose. Premiers repérages
Chapitre 2. La personne et la fonction. L'autorité entre incarnation et adossement à l'institution
Chapitre 3. L'auteur et les autorités. Pratiques de la référence et responsabilité énonciative
Chapitre 4. Anamorphoses numériques. Autorité dispositive et notoriété quantifiée
Chapitre 5. Voix au chapitre. Écriture scientifique et autorité académique
Chapitre 6. Le dire et le faire. Performativité et places d'autorité
Chapitre 7. Dires d'experts. Jugements techniques et rationalités politiques
Chapitre 8. L'institution du neutre. Effacement du dissensus et complétude consolatoire
Chapitre 9. Augustes et augustules. Usages et mésusages de l'autorité
Conclusion. Le charme discret de l'autorité institutionnelle
De la rhétorique à l'analyse du discours, à la sociolinguistique ou à l'anthropologie de l'écriture, de l'Antiquité à l'époque contemporaine, en passant par les finesses de l'écriture médiévale ou les modalités de la citation, outils et concepts abondent pour analyser les ressources qui permettent de " faire référence " et de produire une parole ou un discours d'autorité. En les rassemblant, en les confrontant à des recherches menées en sociologie, en sciences politique ou en histoire, Claire Oger montre que les figures qui y sont attachées (du chef au fondateur) ou les positions qui y sont associées (pouvoir, domination) ne suffisent pas à caractériser les discours d'autorité. On ne peut pas non plus les comprendre ni les analyser sans dissocier l'autorité de l'autoritarisme, la confiance de l'obéissance, ou sans distinguer les différentes formes de l'argumentation d'autorité. Examiner ces notions et ces distinctions lexicales permet de tracer la frontière entre la part indispensable de l'autorité et les possibles dérives vers l'abus de pouvoir, la brutalité ou la violence. C'est aussi rappeler que si l'autorité suppose une dissymétrie entre les paroles, elle ne contredit pas le principe d'égalité, et qu'elle doit, en démocratie, renoncer à s'imposer sans rendre des comptes.