L'exemple du Service éducatif itinérant genevois (SEI)
L'exemple du Service éducatif itinérant genevois (SEI) Les premiers pas que nous faisons tous sur le chemin de la vie sont essentiels et ils rendront notre parcours plus ou moins ardu. Il arrive parfois que ce chemin soit semé d'embûches dès le départ. Dès lors, l'accompagnement éducatif de bébés et de jeunes enfants qui rencontrent des difficultés dans leur développement est la préoccupation majeure de l'éducation précoce spécialisée. Actuellement, ce champ connaît un essor considérable depuis une dizaine d'années. Partant d'une approche focalisée sur l'enfant et "sa" pathologie, l'éducation précoce spécialisée s'est orientée résolument vers une approche centrée sur la famille. Cette réorientation assure également une grande attention aux autres contextes "habités" par l'enfant, comme, par exemple, les lieux d'accueil de la petite enfance, afin d'y mobiliser des ressources nécessaires pour répondre aux besoins éducatifs particuliers qui se manifestent dès la naissance ou au cours de la période préscolaire. La présentation du Service éducatif itinérant genevois est une bonne illustration des problématiques actuelles auxquelles se confrontent chercheurs et praticiens dans ce domaine de la petite enfance. Elle inscrit dans le contexte régional et national les avancées dans ce domaine et éclaire d'une manière à la fois précise et vivante de quelles façons les interventions éducatives précoces peuvent influencer positivement le cours du développement des enfants confrontés à des conditions adverses qui troublent leur développement et la vie de leur famille. Des récits de situations vécues ponctuent cette présentation et permettent au lecteur de découvrir la richesse et la complexité des pratiques au quotidien et au fil du temps.Gisela Chatelanat est professeure adjointe de la Section des sciences de l'éducation (secteur Education spéciale) à la FPSE et dirige l'équipe de recherche "Intervention précoce et intégration".Eric Métral est licencié en psychologie de l'Université de Genève et après une longue expérience en tant qu'éducateur spécialisé auprès de jeunes enfants en situation de handicap, il dirige le SEI genevois depuis 1996.
Ce carnet fait suite à "Enseigner en contexte hétérogène" et présente de nouvelles notions de la psychologie sociale permettant aux futur-e-s enseignant-e-s de comprendre, d'analyser et de traiter des dimensions clés de l'expérience des élèves.Il vise à favoriser chez l'enseignant-e sa capacité à observer et son aptitude à comprendre les problématiques en jeu dans des situations éducatives sans cesse renouvelées. Plutôt que d'envisager les élèves comme des "cas" (élèves faibles ou doués) ou des "exemples" typiques d'une catégorie (famille migrante, étranger, etc.), il s'agit d'aborder les caractéristiques des situations éducatives et d'éclairer les significations que peuvent revêtir les conduites scolaires et sociales observées.En comprenant la contribution des processus psychosociaux à l'explication de ces situations éducatives, les enseignant-e-s pour-ront se doter d'une compétence professionnelle spécifique et d'une zone d'action où il est possible de développer une pratique pertinente et innovante.Psychologue sociale de formation, Margarita Sanchez-Mazas est professeure et dirige le Groupe relations interculturelles et forma-tion des enseignants – Genre et éducation, auquel collaborent Aneta Mechi et Andrea Giesch.
La validation des acquis de l'expérience (VAE) constitue une nouvelle voie d'accès à la certification et donne à l'expérience la valeur d'un diplôme. A cet effet, des experts assurent l'évaluation de candidats afin de juger de la valeur de leurs acquis par rapport à un référentiel de compétences. Dès lors, comment font-ils pour comparer les acquis d'expérience des candidats, toujours singuliers et contextualisés, à des référentiels de métiers, par définition toujours généraux ? Comment définissent-ils ces acquis expérientiels qu'ils cherchent à valider ? Et quelles sont les activités qui leur permettent d'effectuer la mise en rapport entre ces deux éléments hétérogènes, les acquis et les référentiels, afin de porter le jugement de valeur nécessaire à la validation ?L'observation et l'analyse du travail des évaluateurs dans un dispositif innovant mis sur pied à l'Institut suisse de pédagogie pour la formation professionnelle de Lausanne permettent d'ébaucher des réponses à ces questions qui intéressent l'ensemble des acteurs de la VAE. Eclairée par des notions théoriques provenant des champs de l'évaluation en formation et de la validation des acquis, cette observation ouvre deux axes de réflexion, concernant la définition de l'objet d'évaluation ainsi que l'identification des activités pertinentes dans ce nouveau contexte d'action. Au fil de l'analyse, la certitude d'un changement de paradigme s'installe, révélant la double nécessité d'activités d'évaluation spécifiques et d'une construction commune par tous les acteurs concernés, afin d'assumer leur tâche dans le respect des principes de la VAE.Ana Albornoz est coordinatrice du dispositif de VAE de l'Institut fédéral de hautes études en formation professionnelle de Lausanne (IFFP). En tant que formatrice indépendante, elle a collaboré, sous mandat de la Fédération suisse pour la formation continue (FSEA), à la conception du Module de qualification du Diplôme fédéral de responsable de formation qu'elle modère.Patricia Dupuis est conseillère au Centre de bilan Genève (CEBIG) où elle accompagne des personnes dans des bilans de compétence, notamment Gestion de carrière et Validation des acquis. Mandatée par la Filière Diététique de la Haute Ecole de Santé, elle a mis sur pied et co-anime une démarche portfolio pour des étudiants.
Ce livre propose une réflexion sur l'enseignement d'un sujet réputé difficile et impopulaire : la grammaire.Comment motiver les élèves en grammaire et comment mettre en œuvre des démarches d'enseignement engageantes ? Optant pour un enseignement de la grammaire dosant induction et déduction, l'autrice encourage à expérimenter et à s'adapter, se documenter et oser.Pour tester, dans sa pratique, des outils pour susciter la motivation des élèves et leur redonner le sens du travail scolaire, l'autrice travaille avec des jeunes de 10–11 ans sur un objet d'enseignement circonscrit, l'attribut du sujet.Le livre propose une description précise du contexte de l'expérimentation, à partir de laquelle tout enseignant ou stagiaire pourra se projeter dans son propre contexte de classe.De ce travail de terrain, Sarah Gremion dégage cinq principes à retenir qui aideront les nouveaux enseignants à planifier des séquences didactiques en grammaire ; et qui aideront surtout les élèves à entrer dans l'apprentissage, pour comprendre à quoi sert la grammaire.
Qu'est-ce que le genre? Suffit-il d'établir des statistiques sexuées pour le prendre en compte? Doit-on faire spécifiquement attention aux garçons et aux filles?Dans une actualité saturée par des débats médiatiques sur le sexe du cerveau ou les prétendues natures des hommes ou des femmes, ce Carnet souhaite faire le point sur les savoirs constitués autour de la question du genre et des rapports sociaux de sexe, et prendre ses distances par rapport aux débats d'opinions en définissant des notions et concepts de base, indispensables pour l'éducation.Le genre, ce n'est pas le sexe d'état civil qui n'est pas lui-même le sexe biologique. L'élève n'est pas un être asexué qui reçoit un enseignement donné par un individu asexué également, incarné tout entier dans la fonction enseignante. La construction sociale du sexe et les rapports de pouvoir qu'elle induit s'invitent en classe, à l'insu de l'institution et de ses acteurs et actrices. L'objectif de ce Carnet est de dévoiler cette intrusion pour "dé-genrer" l'éducation.
La formation des formateurs d'adultes à l'Université de Genève
En 2013, la nécessité de la formation continue n'est plus remise en question. Emblématique de notre époque, cette pratique sociale est garante de l'employabilité des professionnels, tous secteurs, âges, et carrières confondus. Mais que savons-nous réellement de ces adultes qui redeviennent des apprenants ? Au-delà des lieux communs véhiculés par les discours sur la formation continue, des statistiques socio-démographiques et des lois qui la régissent, qui sont ces femmes et ces hommes qui s'engagent en formation ? Comment s'y prennent-ils pour lui faire place à l'interface de leurs vies privée et professionnelle ? Quels en sont les coûts financier, temporel, familial, et affectif ? Quels sont les impacts des transformations qui les affectent sur le sentiment qu'ils ont d'eux-mêmes en tant que professionnels, mais plus encore comme sujets entretenant un certain rapport aux autres et au monde ? Quels sont les ressorts de leur professionnalisation et de leur nouveau positionnement ? Comment réagit leur environnement, notamment professionnel ?Le souci de rendre compte de leur réalité pour en reconnaître la complexité traverse l'ensemble de cette publication. Nourrie de la parole des adultes en formation continue, elle donne au lecteur un accès aux significations que ceux-ci construisent pour faire de leur vécu une expérience. Saisir cette réalité dans son contexte sociétal élargit l'empan de cette entreprise en interrogeant tant l'adulte que les dispositifs de formation du point de vue de l'accélération généralisée qui caractérise notre modernité tardive. Et si la formation continue était un bastion possible de résistance à l'hégémonie de la vitesse et de l'immédiateté ?Les auteurs sont enseignants dans la Section des sciences de l'éducation de l'Université de Genève. Ils sont fortement impliqués dans la formation continue des formateurs d'adultes (DAS et CAS) qui constitue le terrain de recherche pour ce Cahier.
Le propos de ce travail est de revenir sur les polémiques qui sont apparues entre 2013 et 2016 en Italie autour de la théorie-du-genre et ses impacts supposés dans l'éducation.L'ouvrage montre à partir d'une analyse d'articles de presse, de déclarations de représentants de l'Église catholique, et de spécifiques campagnes médiatiques, comment les mouvements "anti-gender" ont façonné une partie de l'opinion publique afin de faire obstacle à une éducation à l'égalité des sexes et des sexualités à l'école.À travers une analyse de projets éducatifs centrés sur l'égalité entre les sexes dans la ville de Cagliari, l'autrice met en évidence les défis principaux auxquels les acteurs et actrices de ces projets doivent faire face: un manque de sensibilisation de la part du public; des dynamiques et intérêts politiques antagonistes; une campagne de désinformation des mouvements catholiques traditionnels de l'opposition.Cette étude propose finalement de développer de nouvelles stratégies pour contourner ces obstacles car l'éducation reste un levier fondamental pour l'égalité entre les sexes.
L'exemple de l'enseignement modulaire à l'école primaire
Il est dans l'air du temps de travailler en équipe, de concevoir des projets impliquant les enseignants et les élèves, d'organiser des décloisonnements en regroupant différemment ces mêmes élèves. En même temps, on n'a jamais autant mis l'accent sur les finalités visées : meilleures performances des élèves, développement de la qualité, équité, pédagogie différenciée. Ce qui signifie qu'on ne devrait pas coopérer uniquement pour coopérer, de la même manière qu'on ne devrait pas modifier la forme scolaire uniquement pour le plaisir de la transformer mais dans le but de mieux mettre l'action pédagogique au service des apprentissages des élèves et de leur progression. Facile à dire mais complexe à concevoir !Cet ouvrage tente de montrer qu'il est important, voire indispensable de penser le changement à partir d'une coopération professionnelle portant sur les apprentissages des élèves et à partir d'une organisation du travail scolaire novatrice, osant réellement introduire la rupture avec les pratiques usuelles. Coopérer permettrait ainsi de ne plus restreindre le travail enseignant aux seules frontières de la salle de classe, et de mieux exploiter les compétences des enseignants en les considérant comme des ressources complémentaires. A partir de leurs recherches empiriques conduites dans plusieurs établissements primaires scolaires, les auteures de cet ouvrage mettent en évidence les forces et limites que peuvent rencontrer les équipes pédagogiques qui s'engagent dans cette voie. Et surtout, elles proposent des pistes permettant de dépasser les habituels freins au changement !Laetitia Progin est assistante d'enseignement et de recherche à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation et prépare actuellement une thèse de doctorat sur l'Entrée dans le métier des chefs d'établissement scolaire.Caroline de Rham, après avoir suivi un parcours en sciences de l'éducation à Genève et à Montréal, occupe le poste d'adjointe au chef du service de l'enseignement obligatoire du canton de Neuchâtel.
Construction sociale de la connaissance et processus identitaire
Centrée sur la formation expérientielle, la construction sociale de la connaissance et les processus identitaires, cette recherche aborde les thématiques de la stigmatisation et du rapport à la différence. Elle interroge plus précisément le cheminement de personnes homosexuelles depuis la confrontation singulière à l'injure jusqu'à l'élaboration d'une action collective : investir la rue un jour de gay pride.Sur la base d'entretiens semi-directifs menés auprès de gays et de lesbiennes, cette étude explore le passage d'une identité assignée à un mouvement d'actorialisation. En termes de transactions sociales, elle analyse les transpositions d'un conflit intra-individuel (la prise de conscience et le sentiment d'inadéquation envers les normes sociales) à un niveau inter-individuel (l'affirmation de soi par les coming out dans des sphères délimitées de la vie privée et/ou publique) puis à une dimension sociétale (par exemple, la participation à une gay pride, coming out collectif et moyen de visibilisation).Caroline Dayer est assistante à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève dans le cadre d'un cours d'épistémologie de la recherche. Elle dispense des séminaires et prépare une thèse de doctorat.